« Impeachment » : La Chambre des représentants se prépare à voter sur la mise en accusation de Donald Trump

CAPITOLE Les discussions doivent durer au moins six heures avant de déboucher sur un vote dans cette chambre dominée par les démocrates

20 Minutes avec AFP
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Des militants anti-Trump rassemblés devant le Capitole, alors qu'un vote historique s'y déroule, ce mercredi 18 décembre.
Des militants anti-Trump rassemblés devant le Capitole, alors qu'un vote historique s'y déroule, ce mercredi 18 décembre. — Olivier Douliery / AFP

Deux articles qui vont faire l’histoire. Ce mercredi, la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a entamé ses débats avant un vote sur la mise en accusation en vue d’une éventuelle destitution de Donald Trump, accusé d’abus de pouvoir et d’entrave à la bonne marche du Congrès.

Les discussions doivent durer au moins six heures à la chambre basse du Congrès. Dans un télescopage illustrant l’affrontement politique entre deux blocs antagonistes, le vote lui-même devrait intervenir en début de soirée, au moment même où Donald Trump montera à la tribune à Battle Creek, dans le Michigan, pour un meeting de campagne « Keep America Great » qui s’annonce haut en couleur.

Un procès au Sénat

Dans une capitale fédérale sous tension après trois mois de procédure, la chambre basse exercera ainsi « l’un des pouvoirs les plus solennels que lui garantisse la Constitution », selon les termes de Nancy Pelosi, cheffe des démocrates au Congrès. Il reviendra ensuite au Sénat d’organiser le procès de Donald Trump, probablement en janvier. L’issue de ce dernier est quasi-certaine : les républicains, qui contrôlent la chambre haute, ont déjà prévenu qu’ils avaient la ferme intention d’acquitter le président.

Anticipant ce nouvel épisode dramatique d’une présidence en tous points extraordinaire, le milliardaire républicain s’était de nouveau insurgé mardi contre ses adversaires. « Vous déclarez une guerre ouverte contre la démocratie américaine », s’est-il emporté dans un courrier officiel adressé à Nancy Pelosi. « L’Histoire vous jugera sévèrement ».

Un taux de popularité en hausse

Avant Donald Trump, seuls Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 avaient subi telle avanie. Le républicain Richard Nixon, empêtré dans le scandale du Watergate, avait préféré démissionner en 1974 avant une destitution certaine.

Le tempétueux président septuagénaire veut transformer cette épreuve en victoire politique. Objectif affiché ? Utiliser cette procédure pour galvaniser sa base et, grâce à la réussite de l’économie américaine, arracher sa réélection le 3 novembre prochain. Il affirme, et les républicains avec lui, que la procédure de destitution est de moins en moins populaire auprès des Américains.

Les sondages offrent un tableau nuancé. Mais certains l’encouragent dans cette stratégie consistant à nier en bloc toutes les accusations et à affirmer que tout cela n’est qu’une manœuvre politicienne visant à avoir sa peau. Selon l’une de ces enquêtes, son taux d’approbation n’a jamais été aussi élevé depuis le début de sa présidence. Pour une autre, il battrait n’importe lequel de ses opposants démocrates potentiels à la présidentielle.