Dans le monde, quatre adolescents sur cinq ne font pas assez de sport, alerte l'OMS

ON SE BOUGE (PAS ASSEZ) Parmi les pays où l’activité physique est fréquente chez les ados figurent le Pakistan, l’Inde ou les Etats-Unis

20 Minutes avec AFP
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Une adolescente fait du sport (image d'illustration).
Une adolescente fait du sport (image d'illustration). — Pixabay

Ecrans, études, insécurité… Dans le monde, quatre adolescents sur cinq ne font pas assez d’activité physique, selon une étude publiée ce vendredi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui recommande de bouger au moins une heure par jour pour rester en bonne santé. Les filles sont particulièrement concernées.

A l’échelle mondiale, 81 % des adolescents scolarisés – 85 % des filles et 78 % des garçons – ne respectaient pas la recommandation de l’OMS en 2016. L'OMS a pour la première fois analysé des données recueillies dans 146 pays entre 2001 et 2016 auprès de 1,6 million d’élèves.

Des jeunes poussés à étudier

L’une des causes expliquant le manque d’activité des jeunes est la « révolution électronique » qui a modifié les comportements des jeunes, les écrans les poussant « à être moins actifs », a expliqué Leanne Riley, co-autrice de l’étude, lors de la présentation aux médias de l’étude parue dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health. Elle a également souligné l’insécurité croissante qui fait qu’il est par exemple difficile pour les adolescents d’aller à l’école à pied ou à vélo.

Les jeunes sont par ailleurs toujours plus poussés à étudier, a constaté l’auteure principale de l’étude, Regina Guthold, qui encourage les professeurs à favoriser le déplacement quotidien des élèves « de façon ludique ».

Le pourcentage des adolescents ne suivant pas la recommandation de l’OMS va de 66 % au Bangladesh à 94 % en Corée du Sud. Parmi les autres pays où l’activité physique est fréquente chez les ados figurent l’Inde, en raison de la place de choix accordée au cricket, et les Etats-Unis, en raison de la bonne qualité de l’éducation physique dans les écoles, de la forte couverture médiatique dont bénéficie le sport et de la bonne accessibilité des clubs.

Des écarts fille-garçon bien marqués

Globalement, le nombre de garçons ne faisant pas assez d’activité physique a légèrement baissé entre 2001 et 2016, passant de 80 % à 78 %, mais il n’y a eu aucun changement chez les filles, le chiffre restant proche de 85 %. Dans la plupart des pays, l’écart entre la part de garçons et de filles s’est même creusé. Pour des « motifs culturels », les filles sont souvent moins poussées à pratiquer un sport ou une activité physique telle que se rendre à vélo à l’école, a observé Regina Guthold.

Les écarts entre genres les plus importants ont été observés en Irlande et aux Etats-Unis. Ces derniers « ont fait beaucoup d’efforts pour promouvoir une participation sportive massive, mais il s’agit d’événements qui tendent à intéresser davantage les garçons », a expliqué Leanne Riley. Il n’y a que quatre pays au monde où les filles scolarisées sont plus actives que les garçons : Tonga, Samoa, Zambie et Afghanistan.

Aucun lien avec la richesse du pays

L’étude de l’OMS ne montre par ailleurs « aucun lien évident » entre le groupe de revenu des pays et l’insuffisance de l’activité physique des adolescents scolarisés, les taux d’inactivité étant élevés dans toutes les catégories de pays. La région où les jeunes sont les plus inactifs est l’Asie-Pacifique, aussi bien pour les garçons que pour les filles. La prévalence la plus faible était observée dans les pays riches pour les garçons et en Asie du Sud pour les filles.

Selon l’OMS, les adolescents devraient accumuler au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue. Face à la sédentarisation des sociétés, les pays se sont fixé l’objectif de réduire de 15 % l’inactivité physique des adultes et des adolescents, entre 2018 et 2030.

« Nous avons fixé des objectifs ambitieux mais nous ne les atteignons pas et nous devons en faire plus si nous voulons freiner la progression de l’obésité dans ce groupe d’âge et promouvoir de meilleurs niveaux d’activité physique », a souligné Leanne Riley.