La mort d'un jeune homme paralysé relance la polémique sur le suicide assisté

POLEMIQUE Si en Suisse, le suicide assisté est toléré, il est illégal en Grande-Bretagne d'aider autrui au suicide...

Avec agence
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Suicide, euthanasie, laisser mourir: le débat relancé par la mort de Chantal Sébire se cristallise autour de quelques mots, qui recouvrent une question de fond selon que la priorité est donnée au respect de la vie ou à la liberté de l'individu.
Suicide, euthanasie, laisser mourir: le débat relancé par la mort de Chantal Sébire se cristallise autour de quelques mots, qui recouvrent une question de fond selon que la priorité est donnée au respect de la vie ou à la liberté de l'individu. — Etienne Ansotte AFP/Archives

Controverse après la mort d'un jeune homme paralysé de 23 ans en Suisse, considéré comme le plus jeune Britannique a avoir eu recours au suicide assisté. Il s’appelle Daniel James et était joueur de rugby. Pendant une mêlée, il est resté paralysé après une dislocation de la colonne vertébrale.


Ses parents, Julie et Mark James, ont expliqué que leur fils n'avait jamais accepté sa paralysie, qu'il considérait son corps comme "une prison" et avait demandé à de nombreuses reprises qu'on l'aide à mourir. Ce qui a abouti le 12 septembre, selon une enquête judiciaire britannique.


La fin de vie. Un sujet sensible, et des affaires qui ont marqué les esprits. En France aussi, notamment avec les cas de Vincent Humbert, en 2003, et de Chantal Sébire, en 2008.

Une existence de deuxième ordre


Dans un communiqué, les parents de Daniel James ont justifié la mort de leur fils: "jeune homme intelligent d'esprit sain", il "n'était pas prêt à vivre ce qu'il considérait comme une existence de deuxième ordre". Le jeune homme avait tenté à plusieurs reprises de se donner la mort avant de "réaliser son souhait", ont-ils relevé.


"Sa mort est une perte extrêmement triste pour sa famille, ses amis et tous ceux qui tenaient à lui, mais c'était sans aucun doute une libération de la prison que son corps était devenu pour lui et de la peur et la haine que lui inspirait son existence au jour le jour", ont-ils poursuivi.


La presse se fait l’écho de l’histoire


Si en Suisse, le suicide assisté est toléré, il est illégal en Grande-Bretagne d'aider autrui au suicide ou de donner des conseils ou les moyens de le faire. Mais "il est rare que quelqu'un soit poursuivi pour aide au suicide", souligne le journal Daily Mail.

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La police britannique a indiqué avoir été en contact après la mort de Daniel James avec un homme et une femme dont elle n'a pas précisé l'identité, mais que les médias présentent comme étant ses parents.


La mort d'un enfant "est notre plus grande peur". Devant la détermination du jeune homme, les parents "ont failli lui donner la mort eux mêmes. Mais ils savaient que les lois britanniques étaient contre le suicide assisté", écritencore le Times.


La clinique Dignitas de Zurich, où ont eu lieu tous les suicides assistés de Britanniques, ne révèle pas l'identité des personnes qui ont recours à ses services pour se donner la mort.