Offensive turque contre les Kurdes : Plus de 100 djihadistes de Daesh se sont échappés de prison
SYRIE Le président américain Donald Trump a indiqué, de son côté, qu'« un petit nombre » de djihadistes s’étaient échappés
Depuis le début de l’offensive turque contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, plus de 100 prisonniers du groupe Etat islamique (EI) se sont échappés, a indiqué James Jeffrey, émissaire américain pour la Syrie, ce mercredi.
« Nous pensons que leur nombre est maintenant supérieur à 100. Nous ne savons pas où ils se trouvent », a-t-il annoncé devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine.
Les prisons contrôlées par les Forces démocratiques syriennes « sécurisées »
Lors d’une allocution télévisée mercredi, le président américain Donald Trump a indiqué pour sa part qu'« un petit nombre » de djihadistes s’étaient échappés. « Le général Mazloum (Abdi, le commandant des Forces démocratiques syriennes) m’a assuré que l’EI était sous un contrôle très très strict et que les prisons sont fermement gardées », a-t-il appuyé.
La Turquie a lancé le 9 octobre une offensive contre les combattants kurdes, alliés de Washington et des Occidentaux dans la lutte contre l’EI, provoquant l’inquiétude de nombreux pays sur le sort des milliers de djihadistes étrangers détenus dans des camps qu’ils contrôlaient. « Presque toutes les prisons que les Forces démocratiques syriennes (FDS) gardaient sont toujours sécurisées », a assuré James Jeffrey. « Nous surveillons cela du mieux que nous pouvons. Nous avons encore des gens en Syrie qui travaillent avec les FDS et l’une des priorités sont ces prisons », a-t-il expliqué.
« Il n’y a pas eu de nettoyage ethnique »
La Turquie a annoncé mardi soir qu’elle ne reprendrait pas son offensive militaire contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie car ces dernières se sont retirées des zones frontalières. L’émissaire américain a également déclaré avoir constaté « de multiples incidents que nous considérons comme des crimes de guerre » perpétrés par la Turquie ou des groupes pro-Ankara, sans préciser lesquels.
Il a en revanche nié tout potentiel « nettoyage ethnique » de la part d’Ankara. « Il n’y a pas eu de nettoyage ethnique généralisé dans cette zone depuis que les Turcs sont arrivés. De nombreuses personnes ont fui parce qu’elles étaient, comme nous, préoccupées par les groupes de l’opposition syrienne soutenus par la Turquie », a-t-il déclaré.
Les Kurdes accusent la Turquie d’avoir utilisé des armes non conventionnelles
Le responsable américain a précisé que les Etats-Unis enquêtaient sur des allégations des autorités kurdes qui accusent la Turquie d’avoir utilisé des armes non conventionnelles, dont le phosphore blanc (interdit par le droit international), dans leur offensive.
L’offensive turque avait commencé à la suite de l’annonce du retrait militaire des Etats-Unis du Nord-Est syrien, dénoncé par de nombreux élus démocrates comme républicains comme un abandon des Kurdes, alliés de Washington dans la lutte contre l’EI. « Je pense que cela restera comme l’une des plus grandes bévues de l’Histoire américaine », a dénoncé le représentant démocrate Eliot Engel, qui présidait la commission qui interrogeait James Jeffrey.