Hong Kong : Nouveau dimanche de violences entre manifestants et forces de l'ordre
MANIFESTATION Des échanges de cocktails Molotov et de grenades lacrymogènes ont notamment eu lieu
Hong Kong a plongé ce dimanche soir dans de nouvelles violences, la police ayant recours aux lacrymogènes et canons à eau contre des militants pro-démocratie qui jetaient des pierres et des cocktails Molotov lors d’une manifestation interdite.
Des dizaines de milliers de personnes avaient bravé cet interdit pour descendre à nouveau dans les rues et se répandre dans les artères allant de Causeway Bay à Central, les quartiers du centre de l’île de Hong Kong. Et, dans un spectacle devenu très courant en plus de trois mois de contestation, le rassemblement a dégénéré en violences entre policiers et groupuscules radicaux qui tentaient de s’en prendre au complexe abritant le siège de l’exécutif.
La Grande-Bretagne sollicitée
Les forces de l’ordre ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes et les canons à eau ont projeté leur liquide coloré en bleu sur les manifestants qui avaient lancé des pierres et des cocktails Molotov par-dessus les barrières érigées autour du complexe gouvernemental.
Avant que le centre-ville ne replonge en fin de journée dans le chaos, des manifestants s’étaient rassemblés aux abords du consulat de Grande-Bretagne pour demander à Londres d’en faire davantage pour protéger les habitants de son ancienne colonie. Des centaines de personnes ont chanté l’hymne britannique en brandissant l'« Union Jack » ainsi que la bannière de l’ancienne colonie hongkongaise.
Vers une émigration consentie ?
Plusieurs manifestants demandaient la possibilité d’obtenir la nationalité britannique ou d’un autre pays du Commonwealth. Des centaines de milliers de Hongkongais ont obtenu avant ou après la rétrocession un passeport particulier émis par Londres et réservé aux « citoyens britanniques de l’étranger » («British National Overseas », BNO), un titre qui facilite les entrées en Grande-Bretagne mais ne donne aucun droit de travail ou de résidence.
Environ 130 parlementaires britanniques ont signé cette semaine une lettre ouverte appelant la Grande-Bretagne et les pays du Commonwealth à accueillir les Hongkongais qui souhaiteraient émigrer.
Cette mobilisation est un défi sans précédent pour le gouvernement central chinois et pour l’exécutif hongkongais. Conformément à la Déclaration sino-britannique de 1984 qui avait présidé à la rétrocession, Hong Kong est une région semi-autonome dirigée sous le principe « Un pays, deux systèmes », et jouit à ce titre de libertés inconnues dans le reste de la Chine, et ce jusqu’en 2047.