Crise à Hong Kong : Les manifestants prodémocratie bloquent les accès à l’aéroport

CONTESTATION Ces évènements arrivent après l’une des journées les plus violentes du mouvement, samedi

20 Minutes avec AFP
Ce n'est pas la première fois que les manifestants pro-démocratie tentent de bloquer l'aéroport de Hong-Kong.
Ce n'est pas la première fois que les manifestants pro-démocratie tentent de bloquer l'aéroport de Hong-Kong. — LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP

Des milliers de manifestants et manifestantes prodémocratie tentaient dimanche de bloquer les accès de  l’aéroport de  Hong Kong, au lendemain d’une nouvelle journée de contestation, parmi les plus violentes depuis le début du mouvement. Les opérateurs de l’Airport Express, le train à grande vitesse reliant le huitième aéroport international le plus fréquenté au monde et le centre de l’ex-colonie britannique, ont suspendu le service, sans donner d’explication.

Des manifestants et manifestantes vêtues de noir, portant des masques et se cachant derrière des parapluies pour échapper à la surveillance des caméras, ont de leur côté érigé des barricades au terminal d’autobus de l’aéroport. L’ex-colonie britannique vit depuis trois mois sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des actions quasi quotidiennes pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences grandissantes de Pékin.

Pas de perturbations sur les vols

A l’extérieur d’un des terminaux, les contestataires ont empilé des chariots à bagages pour former des barricades et détruit les caméras de surveillance avant d’être chassés par la police. Beaucoup de manifestants et manifestantes se sont alors déplacées vers la ville de Tung Chung, par laquelle passe l’unique route menant à l’aéroport. Ils ont utilisé des tuyaux pour inonder la station de métro de cette localité et aussi brûlé un drapeau chinois, un geste susceptible de provoquer la fureur de Pékin.

Aucune perturbation des vols n’était dans l’immédiat signalée, mais nombre de passagers coincés dans les embouteillages provoqués par ces actions ont été contraints de finir à pied le trajet menant à l’aéroport. Les manifestants et manifestantes n’ont en théorie plus le droit de protester à l’aéroport, en vertu d’un arrêté qui avait été pris le mois dernier après que des rassemblements dans ses terminaux eurent dégénéré et affecté des centaines de vols. Mais ils et elles se sont souvent affranchies des interdictions.

Barricades incendiées samedi

Toute la nuit de samedi à dimanche, les services de la ville se sont efforcé d’effacer les traces des graves violences qui ont, la veille, plongé plusieurs quartiers de Hong Kong dans le chaos jusque tard dans la nuit. Des contestataires ont notamment incendié samedi soir une énorme barricade dans le quartier de Wanchai (centre), à une centaine de mètres du QG de la police. Des scènes chaotiques se sont poursuivies dans toute la ville toute la soirée, la police pourchassant les manifestants jusque dans les stations de métro.

Une vidéo tournée par un média local montre notamment des forces de police chargeant et tabassant une foule tapie dans un wagon. On y voit un homme hurler alors que, à genou, tentant de protéger une amie, il est aspergé de gaz poivré. Une quarantaine de personnes ont été arrêtées dans une station. Les forces de l’ordre concentrent avec la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam la colère du mouvement. L’organisation Amnesty International​ a demandé une enquête sur les violences dans le métro.

« Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort », disait un graffiti sur un chantier de Wanchai. La police a indiqué avoir samedi soir effectué deux tirs de sommation après avoir été attaquée par un groupe de « manifestants violents qui ont même tenté de voler les armes de la police ». Les services hospitaliers de la ville ont annoncé que 31 personnes avaient été admises pour des blessures, dont cinq gravement touchés. L’agence officielle chinoise Chine nouvelle a de son côté publié sur Twitter samedi soir une vidéo montrant la police chinoise effectuant des exercices antiémeutes à Shenzhen.