Crise à Hong Kong: Donald Trump redemande à la Chine d'agir «avec humanité»

DIPLOMATIE Dans le même temps, le président américain a doublé la mise sur la guerre commerciale avec Pékin

20 Minutes avec AFP
Donald Trump dans les jardins de la Maison Blanche, le 21 août 2019.
Donald Trump dans les jardins de la Maison Blanche, le 21 août 2019. — Alex Brandon/AP/SIPA

Donald Trump joue sur tous les tableaux. Le président américain a demandé vendredi à Pékin d’agir « avec humanité » après l’arrestation de plusieurs figures du mouvement hongkongais pour des réformes démocratiques et l’interdiction d’une grande manifestation samedi dans l’ex-colonie britannique. Il a par ailleurs assuré que le bras de fer commercial qu’il a engagé avec les autorités chinoises contribuait à atténuer les tensions entre Pékin et le territoire en proie aux manifestations pro-démocratie.

« Sans les négociations commerciales, Hong Kong serait en bien plus grande difficulté », a-t-il dit. « Mon action sur le plan commercial permet de vraiment faire retomber la fièvre » à Hong Kong, a-t-il ajouté. Donald Trump avait déjà mi-août fait un lien entre ses discussions commerciales avec la Chine à la crise à Hong Kong. Il avait déjà par ailleurs appelé Pékin à agir avec « humanité », après avoir été dans un premier temps critiqué pour son apparente bienveillance à l’égard des autorités communistes.

Manifestation interdite samedi

Hong Kong traverse depuis près de trois mois sa pire crise depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et des actions quasi-quotidiennes qui ont parfois dégénéré.

Plusieurs figures du mouvement hongkongais pro-démocratie, dont Joshua Wong et trois députés, ont été arrêtées vendredi, un coup de filet qualifié par des associations de tentative chinoise de museler l’opposition après l’interdiction d’une grande manifestation samedi.

Un nouveau rassemblement massif était prévu pour samedi à l’occasion du cinquième anniversaire du refus par Pékin d’organiser des élections au suffrage universel dans cette région semi-autonome, décision qui fut le déclencheur du « Mouvement des parapluies » de 2014, marqué par 79 jours d’occupation du coeur financier et politique de Hong Kong.

Le Front ayant été débouté dans son recours contre l’interdiction, un de ses responsables, Bonnie Leung, a dit que le FCDH n’avait « pas d’autre option que d’annuler la manifestation demain ». Mais d’autres initiatives s’apprêtent à voir le jour, certains proposant un match de football, une sortie shopping de masse ou encore un rassemblement religieux impromptu. Il est probable que l’appel à la mesure du FCDH ne soit pas entendu par la frange la plus radicale, majoritairement composée d’étudiants très jeunes. Et le risque de nouvelles violences est bien réel.