VIDEO. Crise à Hong Kong: Pékin a utilisé Twitter et Facebook contre les manifestants

WEB Les deux entreprises ont signalé une vaste campagne visant à discréditer et diviser les manifestants pro-démocratie à Hong Kong

20 Minutes avec AFP
1,7 million de personnes ont manifesté à Hong Kong, le 18 août 2019.
1,7 million de personnes ont manifesté à Hong Kong, le 18 août 2019. — EPN/Newscom/SIPA

Twitter et Facebook sont peut-être bloqués par le gouvernement chinois, mais ça n’empêche visiblement pas Pékin d’utiliser ces réseaux à des fins de propagande. Les autorités chinoises ont utilisé près d’un millier de comptes Twitter, et dans une moindre mesure des pages Facebook, pour discréditer et diviser les manifestants pro-démocratie à Hong Kong, ont indiqué lundi les deux réseaux sociaux.

Twitter a suspendu 986 comptes, « coordonnés dans le cadre d’une opération soutenue par l’Etat » chinois pour « miner la légitimité et les positions politiques » des manifestants, affirme Twitter dans un post de blog. « Nous avons identifié de larges ensembles de comptes qui se comportaient de façon coordonnée de manière à amplifier les messages concernant les manifestations à Hong Kong », souligne le groupe californien.

VPN et adresses IP débloquées

Facebook, informé par Twitter, a indiqué pour sa part avoir supprimé, pour les mêmes raisons, sept pages, cinq comptes et trois groupes du réseau social, eux aussi « liés à des individus associés au gouvernement de Pékin ». Non sans ironie, Twitter rappelle qu’il est banni de Chine continentale par le régime de Pékin, dont les agents ont dû en grande partie faire appel à un VPN (un réseau virtuel permettant de contourner des restrictions géographiques par exemple). D’autres ont avancé moins masqués en utilisant des adresses IP débloquées pour l’occasion.

Au total, Twitter indique avoir suspendu 200.000 comptes avant qu’ils ne soient réellement actifs sur le réseau. Facebook – également interdit en Chine continentale – a précisé qu’environ 15.500 comptes suivaient l’une ou plusieurs des pages désormais supprimées de sa plateforme.

Sous surveillance, les manifestants contre-attaquent

Plus largement, les autorités chinoises utilisent massivement la surveillance numérique pour identifier les manifestants. Qui contre-attaquent donc en tentant de couvrir leurs traces. Géolocalisation du téléphone coupée, tickets de métro payés en espèces, silence sur les réseaux sociaux, utilisation de la messagerie chiffrée Telegram… Nombre de manifestants à Hong Kong tentent de rester invisibles sur Internet pour éviter d’éventuelles poursuites judiciaires. Beaucoup portent également masques, lunettes, casques ou casquettes pour se protéger du gaz et des balles, mais aussi pour être plus difficiles à identifier.