Maroc: Les jeunes bénévoles belges menacées de mort pour avoir porté des shorts rapatriées

YES WE SHORT Des bénévoles belges ont été menacés de mort pour avoir porté des shorts sur un chantier au Maroc

20 Minutes avec AFP
Des jeunes bénévoles belges travaillant en short sur un chantier dans le sud du Maroc ont provoqué des réactions virulentes.
Des jeunes bénévoles belges travaillant en short sur un chantier dans le sud du Maroc ont provoqué des réactions virulentes. — Capture écran Youtube

Menacées de mort pour avoir porté des shorts sur un chantier au Maroc, trois jeunes bénévoles belges vont être rapatriées  en Belgique, ont annoncé les organisateurs de ces camps, ajoutant qu’aucun nouveau groupe ne serait envoyé dans le pays.

Trente-sept jeunes bénévoles belges, majoritairement des jeunes filles, s’étaient rendus dans le village d’Adar,  près de Taroudant (sud du  Maroc) pour réaliser le terrassement d’une voie d’accès. Après un reportage, où on les voyait travailler en short, ils ont été  menacés de mort, notamment par un jeune instituteur marocain, qui a appelé sur les réseaux sociaux à les décapiter. Un député marocain a pour sa part dénoncé leur tenue « légère ».

La sécurité des bénévoles restants assurée par la gendarmerie marocaine

« Nous avons reçu le conseil de ne pas envoyer de nouveaux groupes au Maroc. Nous allons suivre cet avis et nous avons décidé d’annuler tous les camps suivants au Maroc », a annoncé l’association flamande Bouworde sur son site Internet. Ses responsables ont précisé avoir reçu « l’assurance que la sécurité des volontaires qui sont encore au Maroc est assurée par le gouvernement marocain, entre autres par la présence de la gendarmerie ».

« Cependant, nous comprenons parfaitement que certains des participants souhaitent revenir plus tôt. Pour l’instant, 3 des 37 jeunes qui sont actuellement au Maroc souhaitent profiter de cette opportunité. Bouworde fera tout ce qui est nécessaire pour organiser le retour », ont-ils indiqué.

L’instituteur marocain poursuivi pour « incitation à des actes terroristes »

L’instituteur marocain a été arrêté et va être poursuivi pour « incitation à des actes terroristes », a indiqué la Sûreté marocaine. Son appel à la décapitation a rappelé l’assassinat de deux touristes scandinaves perpétré en 2018 par des Marocains radicalisés au nom du groupe djihadiste Etat islamique.

L’association Bouworde organise des voyages de volontariat sur différents projets en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine pour les jeunes de 15 à 30 ans. « Un camp de construction est une combinaison unique de vacances pour la jeunesse, de voyage de groupe et de travail bénévole », précise-t-elle. Les menaces proférées contre les jeunes bénévoles belges ont suscité des réactions indignées dans la presse marocaine et sur les réseaux sociaux.

Une pétition pour soutenir les bénévoles et l’association

Plusieurs médias, dont la télévision publique Med1 TV, ont relayé un appel à manifester en short samedi sur une plage de Casablanca, pour « envoyer un message aux obscurantistes qui veulent nous imposer la pensée extrême et détruire l’image de notre pays ».

Une initiative lancée par une page Facebook intitulée « Yes we short », après une pétition « Tous en short » qui a recueilli plus de 1.000 signatures, dont celles d’une cinquantaine de personnalités marocaines. La page « Yes we short » appelle aussi les Marocains à envoyer un bouquet de fleurs avec un mot de remerciements à l’association belge.