«Sea-Watch 3»: «Menacée», Carola Rackete serait obligée de se cacher

ENQUETE Elle a été arrêtée dans la nuit de vendredi à samedi, après avoir forcé le passage de son navire dans un port italien pour y débarquer des migrants secourus

20 Minutes avec AFP
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Des militants demandent la libération de Carola Rackete, le 2 juillet 2019 à Cologne.
Des militants demandent la libération de Carola Rackete, le 2 juillet 2019 à Cologne. — Federico Gambarini / dpa / AFP

Désormais libre, la capitaine allemande du « Sea-Watch 3 », arrêtée un temps pour avoir accosté en Italie pour faire débarquer 40 migrants secourus en mer, est obligée de se cacher. D’après son ONG, elle serait victime de menaces.

Carola Rackete « se trouve dans un endroit secret en raison du grand nombre de menaces reçues », a indiqué le porte-parole de l’organisation allemande « Sea-Watch », Ruben Neugebauer, à l’AFP. Pour des raisons de sécurité, il n’a pas souhaité dire si elle avait quitté l’Italie et se trouvait dans son Allemagne natale, pays vers lequel le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini veut l’expulser.

Enquête pour aide à l’immigration clandestine

Carola Rackete avait été arrêtée dans la nuit de vendredi à samedi, accusée d’être entrée en force dans un port italien à Lampedusa, en Sicile, pour y débarquer des migrants secourus en mer. La justice italienne l’a libérée mardi soir, arguant qu’elle effectuait une opération de sauvetage en mer et que dès lors, un décret-loi lui interdisant l’entrée dans les eaux italiennes, n’était pas applicable.

Matteo Salvini, dirigeant d’extrême droite et homme fort du gouvernement, a dénoncé cette décision et martelé vouloir faire expulser la jeune capitaine. Carola Rackete fait l’objet d’une enquête pour aide à l’immigration clandestine, traitée à part.

Les migrants à bord du « Sea-Watch 3 » ont pu débarquer à Lampedusa et seront répartis entre différents pays de l’Union européenne. Le navire a lui été immobilisé dans l’immédiat. L’ONG a toutefois assuré qu’elle continuerait ses missions de sauvetage de migrants au large des côtes libyennes et que si nécessaire, elle n’hésiterait pas à acquérir un nouveau bateau.