Royaume-Uni: Boris Johnson et Jeremy Hunt, finalistes pour la succession de Theresa May

ELECTIONS Boris Johnson, a conforté sa large avance, avec 160 voix, suivi par l’actuel détenteur de ce poste, Jeremy Hunt, 77 voix

20 Minutes avec AFP
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Boris Johnson et Jeremy Hunt lors d'un débat diffusé par  la BBC, le 18 juin 2019.
Boris Johnson et Jeremy Hunt lors d'un débat diffusé par la BBC, le 18 juin 2019. — AFP PHOTO / JEFF OVERS-BBC

A l’issue d’un cinquième vote, ce jeudi, Boris Johnson et Jeremy Hunt ont été choisis par les députés conservateurs britanniques pour briguer la succession de la Première ministre Theresa May.

L’ancien ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, a conforté sa large avance, avec 160 voix, suivi par l’actuel détenteur de ce poste, Jeremy Hunt, 77 voix, qui n’a battu que d’un cheveu le troisième candidat, le ministre de l’Environnement Michael Gove, 75 voix. Les deux finalistes seront à présent départagés par les membres du parti d’ici la fin juillet.

« Je mesure la responsabilité qui pèse sur mes épaules »

Ex-ministre des Affaires étrangères de Theresa May, « BoJo » s’est dit sur Twitter « profondément honoré d’avoir obtenu plus de 50 % des suffrages ». Il avait déjà survolé les précédents rounds de ce scrutin destiné à désigner le prochain chef du Parti conservateur, à qui reviendront les clefs du 10 Downing Street, mais aussi l’épineux dossier du Brexit, programmé pour le 31 octobre.



« Je mesure la responsabilité qui pèse sur mes épaules : montrer à mon parti comment nous pouvons mettre en œuvre le Brexit sans provoquer une élection », a réagi Jeremy Hunt sur Twitter. Plus modéré que son rival, Jeremy Hunt compte renégocier l’accord de sortie conclu en novembre avec Bruxelles. Il est disposé à repousser la date du Brexit, fixée au 31 octobre, si les dirigeants européens acceptent de rouvrir les négociations. Mais il est aussi prêt à quitter l’Union européenne sans accord s’ils refusent.

La mise en œuvre du Brexit, la priorité absolue du nouveau chef de l’exécutif

Boris Johnson veut lui que le Royaume-Uni quitte l’UE le 31 octobre, accord renégocié ou pas. Et il menace de ne pas payer la facture du Brexit, si l'UE n'accepte pas de meilleures conditions pour son pays. Au cours des prochaines semaines, les finalistes sillonneront le pays pour présenter leur programme aux 160.000 membres du Parti conservateur, qui doivent les départager d’ici la fin juillet.

La mise en œuvre du Brexit sera la priorité absolue du nouveau chef de l’exécutif, trois ans après le référendum de juin 2016. Incapable d’y parvenir, usée par les critiques incessantes et complots dont elle a fait l’objet venant de son propre parti, Theresa May a démissionné le 7 juin de ses fonctions de chef du Parti conservateur​, après trois rejets successifs par les députés de l’accord de retrait qu’elle a négocié avec Bruxelles.

Jeremy Hunt, une alternative « sérieuse »

Dans un pays déboussolé par ces atermoiements, Boris Johnson, 55 ans, joue la carte de sauveur du Brexit, et se dit prêt à ferrailler pour renégocier cet accord, quand bien même Bruxelles a exclu cette éventualité. Lors d’un débat télévisé mardi soir, il a répété sa volonté de faire sortir son pays de l’Union européenne d’ici le 31 octobre, quitte à partir sans accord avec l’UE, sans s’engager toutefois à « garantir » un Brexit à cette date.

Politicien habile et charismatique, il jouit du soutien de nombreux militants de la base du Parti conservateur, qui voient en lui le chef idoine pour remettre le Brexit sur les rails. Face à Boris Johnson, Jeremy Hunt, se pose en alternative « sérieuse », mettant en avant ses succès d’entrepreneur et sa longue carrière politique.