Manuel Valls, de déçu à faiseur de reine, ne perd pas la confiance

ESPAGNE L’ancien Premier ministre français, qui n’a pas réussi à devenir maire de Barcelone, a aidé à la réélection de la maire sortante issue de la gauche radicale

O.G.
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La maire de Barcelone Ada Colau a été réélue grâce à l'appui de Manuel Valls samedi 15 juin 2019.
La maire de Barcelone Ada Colau a été réélue grâce à l'appui de Manuel Valls samedi 15 juin 2019. — AFP

Surprise et toupet. Samedi, à Barcelone, lors du conseil municipal pour l’élection du maire, l’ancien Premier ministre Manuel Valls a fait peser la balance en faveur de la maire sortante, Ada Colau. Pourtant, l’homme politique français, qui rêvait de s’imposer dans sa ville natale, a perdu son pari, en arrivant seulement quatrième aux élections municipales de mai. Et n’avait pas tellement la même vision de l’avenir que sa concurrente…

Ernest Maragall, candidat du parti indépendantiste Gauche républicaine catalane (ERC) est arrivé en tête des municipales fin mai. Il avait en effet devancé Ada Colau de 5.000 voix mais tous deux avaient obtenu le même nombre d’élus – 10 – au conseil municipal qui en compte 41. Manuel Valls, soutenu par les libéraux de Ciudadanos, a changé la donne en proposant de soutenir « sans contreparties » son ex-rivale Colau. « La priorité est d’éviter que Barcelone devienne un levier de l’indépendantisme », a-t-il argumenté. Une volte-face qui a évidemment déplu aux indépendantistes…

Volte-face

Selon Le Parisien, l’ancien Premier ministre français s’est targué d’avoir marqué la vie politique espagnole : « J’ai changé une certaine conception sectaire de la vie politique en Espagne. Ma culture française, celle du 2e tour et du rassemblement m’a aidé. Dans les partis, beaucoup ne le comprennent pas ici », a-t-il expliqué à nos confrères.

Pendant la campagne, Manuel Valls s’était pourtant montré agressif envers la maire sortante, qualifiant notamment de « désastre » sa politique en matière de sécurité ou de logement. « J’ai fait œuvre utile. Ici c’est une vraie défaite pour l’indépendantisme et c’est grâce à moi », a poursuivi celui qui n’a pas renoncé à emporter la capitale catalane dans quelques années… Quant à Ada Colau, elle a expliqué selon le Huffington Post n’avoir jamais cherché les voix de Manuel Valls qui « l’incommodaient ».

Cette dernière, issue des rangs de Podemos, reste reine grâce à l’appui du candidat qualifié par certains de ses supporters de « fasciste »… Elle garde donc la municipalité de la deuxième ville espagnole où cette ancienne militante pour le droit au logement et candidate d’une plateforme citoyenne soutenue par le parti de gauche radicale Podemos a été élue pour la première fois en 2015.