Le pape François a demandé «pardon» aux Roms lors de sa visite en Roumanie

REPENTANCE D’après François, l’Eglise fait partie des responsables des « discriminations, ségrégations, mauvais traitements » subis par les Roms

20 Minutes avec AFP
Le pape François en visite en Roumanie.
Le pape François en visite en Roumanie. — ANDREI PUNGOVSCHI / AFP

Le pape François a demandé « pardon » aux Roms, au nom de l’Eglise catholique, pour « les discriminations, les ségrégations, les mauvais traitements » subis par cette communauté dont il a rencontré des représentants dimanche en Roumanie. Le pape prononçait un discours adressé à la communauté rom de la ville de Blaj, dans le centre de la Roumanie.

Le pape François, pour la dernière étape de son voyage de trois jours en Roumanie, a tenu à rencontrer des membres de la minorité rom qui compte entre un et deux millions de personnes dans ce pays de 20 millions d’habitants, où ils constituent une communauté pauvre et souvent marginalisée.

« Je porte un poids »

Le pape a été accueilli par des milliers de personnes dans le quartier de Barbu Lautaru, construit autour d’une rue étroite aux petites maisons serrées les unes contre les autres, ont constaté des journalistes. Il s’est adressé aux fidèles de la petite église du quartier pour appeler les Roms à « assumer (leur) rôle prépondérant », sans « avoir peur de partager et d’offrir ces notes particulières qui (les) constituent », citant leur sens « de la famille », de la « solidarité, de l’hospitalité (…) de la défense des plus fragiles au sein de la communauté ; la valorisation et le respect des anciens (…), la spontanéité et la joie de vivre ».

« Je porte un poids, a ajouté le pape, c’est le poids des discriminations, des ségrégations et des mauvais traitements subis par votre communauté. L’Histoire nous dit que même les chrétiens, même les catholiques, ne sont pas étrangers à tant de mal. » « C’est dans l’indifférence que se nourrissent les préjugés et que s’attisent les rancœurs », a-t-il déploré, fustigeant « les paroles qui blessent » et « les attitudes qui sèment la haine et créent des distances ».

En Europe, le nombre de Roms est estimé entre 10 à 12 millions, soit 1,2 % de la population de l’UE. Ils sont présents dans de nombreux pays, dont la Hongrie, la Bulgarie, la France, la Grèce, la République Tchèque ou l’Italie.