Attentats de Christchurch: Condamnations internationales après la tuerie, la Bulgarie ouvre une enquête
TERRORISME Revivez avec nous la journée de deuil à Christchurch après les attaques terroristes commises dans deux mosquées de Nouvelle-Zélande
L’ESSENTIEL
- Deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, ont été frappées par des fusillades. Elles ont fait au moins 49 morts, en ce jour de prière.
- Trois personnes personnes ont été arrêtées, et des explosifs artisanaux ont été retrouvés. Selon le Premier ministre Australien, le tireur est un « terroriste extrémiste de droite ».
- La police australienne a identifié le tireur présumé comme étant Brenton T., un Australien de 28 ans.
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L’assaillant présumé a séjourné en Bulgarie « du 9 au 15 novembre 2018 », a indiqué le procureur général bulgare Sotir Tsatsarov. Une enquête a été ouverte pour déterminer si « sa version, selon laquelle il souhaitait découvrir des sites historiques et étudier l’histoire des pays balkaniques, est correcte ou s’il avait d’autres objectifs », a ajouté le procureur qui n’a pas donné plus de précisions.
« L’hypocrisie occidentale qui défend la diabolisation des musulmans sous (le prétexte) de 'la liberté d’expression' DOIT s’arrêter », a réagi Mohammad Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères, sur Twitter. « L’impunité dans les 'démocraties' occidentales pour promouvoir la bigoterie mène à cela », a-t-il ajouté. Un peu plus tôt, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bahram Ghassemi a de son côté « fortement condamné les (attaques) inhumaines et sauvages » et exhorté le gouvernement néo-zélandais à punir « les coupables sans aucune réserve ».
« J’ai eu seulement un bref contact avec le Chevalier Justicier Breivik, et reçu une bénédiction pour ma mission après avoir contacté ses frères chevaliers », écrit l’individu d’extrême droite dans ce texte de 73 pages.
Breivik avait tué 77 personnes le 22 juillet 2011, d’abord en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, puis en ouvrant le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l’île d’Utoya.
Le réseau social revient sur le déroulé des événements et la réaction qui s'en est suivie pour effacer ce contenu de sa plateforme. « La police nous a alertés au sujet d’une vidéo peu après le début de la diffusion en direct et nous avons rapidement supprimé les comptes Facebook et Instagram du tireur ainsi que la vidéo », a déclaré le groupe sur Twitter.
« Nous supprimons également tout éloge ou soutien à ce crime et au (x) tireur(s) dès que nous en sommes informés », a-t-il précisé.
L’organisation de lutte contre le racisme et la haine invite à se rassembler à partir de 18h30 devant l’édifice religieux pour « rendre hommage » aux victimes.
« Ne la regardez pas, ne leur donnez pas de vues », demande la chaîne après l’attaque terroriste, filmée en direct, qui a fait au moins 49 morts à Christchurch.
La police néo-zélandaise a également demandé de ne pas partager ces images.
La mère d’une jeune Suédoise tuée dans un attentat djihadiste en 2017 a condamné l’attaque de mosquées en Nouvelle-Zélande par un tireur affirmant dans un manifeste raciste avoir notamment voulu venger sa fille. L’attaque de deux mosquées vendredi dans la ville néozélandaise de Christchurch « va à l’encontre de tout ce que défendait Ebba », a déclaré Jeannette Åkerlund à la télévision publique SVT.
« Elle répandait l’attention et l’amour autour d’elle, pas la haine. Je souffre avec les familles touchées. Je condamne toute forme de violence », a-t-elle ajouté. Ebba Åkerlund, 11 ans, est morte le 7 avril 2017, percutée par un camion de livraison lancé à pleine vitesse dans une rue commerçante de Stockholm par Rakhmat Akilov, un Ouzbek demandeur d’asile débouté.
Le pape François a dénoncé les « actes de violence insensés » contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande, exprimant sa « solidarité » avec la communauté musulmane du pays. « Il assure à tous les Néo-Zélandais, et en particulier à la communauté musulmane, sa solidarité sincère face à ces attaques », selon un télégramme signé par le numéro deux du Vatican, le cardinal Pietro Parolin.
Il n’y avait pas eu de réaction américaine jusque-là (il est 6 h 46 sur la côte Est des Etats-Unis). Donald Trump a tweeté sa « sympathie la plus chaleureuse aux Néo-Zélandais après l’horrible massacre ».
C’est devenu une triste tradition, parfois critiquée d’ailleurs. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé que, ce vendredi soir, en hommage aux victimes des attentats de Christchurch, la tour Eiffel sera éteinte.
« Nous allons augmenter les patrouilles autour des mosquées et notre présence auprès de toutes les communautés religieuses, pour donner des conseils sur la manière de protéger les personnes et les locaux », a annoncé le chef de l’antiterrorisme au sein de Scotland Yard, Neil Basu, dans un communiqué. « Nous prenons toutes les formes d’extrémisme très au sérieux », a-t-il ajouté, appelant la population à signaler tout cas de radicalisation.
En France aussi, bien sûr, la communauté musulmane fait part de son émotion après des attentats de Christchurch. « Cette tragédie abjecte démontre une fois de plus que l’islamophobie est un mal qu’il faut combattre sans relâche », a réagi Ahmet Ogras, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il a pointé du doigt « les paroles médiatiques déversées par des prêcheurs de haine ».
« Les musulmans de France sont choqués par cette violence meurtrière qui se manifeste à l’autre bout du monde et prient Dieu que la paix soit préservée dans notre pays », indique, de son côté, le recteur de la Grande Mosquée, Dalil Boubakeur, dans le communiqué.
On n’oublie pas que c’est elle, la cheffe d’Etat de la Nouvelle-Zélande. « Le Prince Philip et moi-même envoyons nos condoléances aux familles et aux amis des personnes qui ont perdu la vie » dans cette attaque. « En ce moment tragique, mes pensées et mes prières vont à tous les Néo-Zélandais », a-t-elle ajouté.
1 % de la population de l’archipel océanien est de confession musulmane. Soit 46.000 personnes sur un peu moins de 5 millions d’habitants. Cette petite communauté était sous le choc après avoir été la cible de ces deux attaques meurtrières alors qu’elle estimait jusque-là vivre « dans le pays le plus sûr au monde ». « Les musulmans ont vécu en Nouvelle-Zélande pendant plus de 100 ans et rien ne nous est jamais arrivé de tel, donc ça ne changera pas notre sentiment » sur le pays, a dit Mustafa Farouk, le président de l’association islamique de Nouvelle-Zélande.
D’ailleurs, d’après une étude de 2010 de l’Université Victoria de Wellington, les jeunes issus de la communauté musulmane « s’adaptent bien à la vie en Nouvelle-Zélande » comparé aux jeunes d’origine maorie ou à ceux d’origine européenne. Pourtant, les immigrés musulmans sont vus « moins favorablement » que d’autres communautés par les Néo-Zélandais, selon cette même étude. Et même s’ils sont souvent plus qualifiés que d’autres communautés, les musulmans ont plus de difficultés à trouver un emploi, selon une enquête du journal New Zealand Herald en 2015.
Notons les réactions de pays dont la majorité de la population est musulmane. Comme la Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan estime qu'« avec cet attentat, l’hostilité envers l’islam (…) a franchi les limites du harcèlement individuel pour atteindre le niveau d’une tuerie de masse. Il apparaît clairement que la vision portée par le tueur (…) est en train de gagner du terrain en Occident comme un cancer. »
De son côté, le premier ministre de Malaisie, Mahatir Mohamad, a dit espérer que « le gouvernement de Nouvelle-Zélande arrêtera ces terroristes et fera le nécessaire du point de vue du droit ».
A cette heure, le bilan est toujours de 49 morts dans les deux attaques de mosquées à Christchurch. On sait désormais que 41 personnes ont été tuées lors de la première attaque, à Deans Avenue, les huit autres dans la seconde, à Linwood.
La surveillance des lieux de culte en France va être renforcée après les attentats néo-zélendais, a annoncé Christophe Castaner. Le ministre de l’Intérieur a notamment appelé les préfets "à la plus grande vigilance" sur Twitter.
Alors que l’on soupçonne un militant d’extrême droite d’être à l’origine des attentats de Christchurch, la réaction du Rassemblement national, en France, était attendue. Elle est venue via le porte-parole du parti, Sébastien Chenu. Le député du Nord condamne « sans ambiguïté » les attaques « d’où qu’elles viennent ». « Moi je ne fais pas le tri entre les gens qui attentent à la vie d’autrui. Que ce monsieur soit d’extrême droite, d’extrême gauche, ou de la planète Mars ne fait pas de différence. » Il aussi dit sur Public Sénat avoir « une pensée pour l’ensemble des victimes qui ont perdu la vie ».
Le président de la République déclare notamment que « la France se dresse contre toute forme d’extrémisme ».
Une attaque perpétrée par un militant d’extrême droite, ça rappelle forcément de sombres souvenirs à la Norvège. La Première ministre conservatrice, Erna Solberg, a appelé à lutter contre « toutes les formes d’extrémisme ». « C’est évidemment extrêmement triste. Ça évoque des liens douloureux avec notre propre expérience le 22 juillet, le moment le plus difficile de l’après-guerre en Norvège. (…) Cela montre que l’extrémisme prospère encore dans de nombreux endroits. »
En 2011, la Norvège a été meurtrie par les attaques perpétrées par Anders Behring Breivik contre des bâtiments gouvernementaux à Oslo et le camp d’été des jeunes sociaux-démocrates sur l’île d’Utøya. L’attentat avait fait au total 77 morts et 151 blessés.
En France aussi, de nombreuses personnalités politique ont déjà réagi aux attaques de Christchurch. A commencer par Edouard Philippe, le premier ministre, qui était sur Europe 1 ce matin : « Si les chiffres que vous venez d’évoquer sont confirmés, ils sont effectivement à la fois impressionnants et à bien des égards terrifiants. »
Les réactions commencent évidemment à s’accumuler. D’abord en Nouvelle-Zélande. Le rugbyman Sonny Bill Williams, star du sport local et fervent musulman, s’est ému après l’attaque de mosquées, indiquant dans une vidéo qu’il espérait que les victimes soient « au paradis ».
Le commissaire de police de Christchurch, Mike Bush, dit que la police ne cherche pas d’autres suspects. Pourtant, il a aussi dit que « d’autres personnes [étaient] peut-être impliquées ».
Mike Bush n’a pas voulu donner ou confirmer les identités des personnes interpellées. On ne sait donc pas si le militant d’extrême droite, Brenton T., dont le nom a été donné par le premier ministre australien, Scott Morrison, un peu plus tôt, en fait partie.
Toujours lors de sa conférence de presse, le commissaire de police Mike Bush, a expliqué sur les trois personnes interpellées, deux l’avaient été en possession d’arme. Un des deux hommes comparaîtra samedi devant le tribunal pour meurtre. Un doute subsiste sur l’implication de la troisième personne.
L'équipe de cricket du Bangladesh, un sport extrêmement populaire dans ce pays, se rendait dans l'une des mosquées au moment de l'attaque mais aucun des joueurs venus jouer un match en Nouvelle-Zélande n'a été blessé, selon un porte-parole.
Des engins explosifs artisanaux ont été retrouvés par la police dans les véhicules des trois personnes interpellées, annonce Mike Bush, le commissaire de police de Christchurch. Tous auraient été « neutralisés ». « Ces attaques ont été très bien préparées », précise-t-il.
Lors d’une conférence de presse, Mike Bush, le commissaire de police de Christchurch, a donné un nouveau bilan des attaques de vendredi matin. Il passe à 49 morts.
Comme souvent en cas d’attentat, surtout en de multiples endroits, les alertes se multiplient. Ça a été le cas il y a quelques minutes en gare d’Auckland, la capitale, sur l’île du Nord. La police a préféré faire exploser des bagages qui y avaient été abandonnés.
Pour l’instant, le nombre exact de tireurs n’est pas connu. Mais la première ministre, Jacinda Ardern, a déclaré que trois hommes étaient en garde à vue. On ne sait pas si Brenton T. en fait partie.
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a déjà qualifié la journée comme étant « lune des plus sombres de l’histoire » du pays. Ce vendredi matin, jour de prière pour les musulmans, au moins 40 personnes ont été tuées dans plusieurs attaques de mosquées dans la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, sur l’île du Sud. Des femmes et des enfants feraient partie des victimes.