Burkina Faso : Au moins 46 morts après des affrontements intercommunautaires

AFRIQUE Ces affrontements ont eu lieu après une attaque terroriste dans un village du centre-nord du Burkina Faso...

20 Minutes avec AFP
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Militaires dans le centre de Ouagadougou (Burkina Faso) le 2 mars 2018.
Militaires dans le centre de Ouagadougou (Burkina Faso) le 2 mars 2018. — Ludivine Laniepce/AP/SIPA

Après une attaque terroriste à Yirgou, un village de la commune de Barsalogo, dans le centre-nord du Burkina Faso, des affrontements intercommunautaires provoqué la mort d’au moins 46 civils, entre mardi et mercredi, a annoncé le porte-parole du gouvernement, ce vendredi.

« Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, au village de Yirgou-Foulbè, dans la commune de Barsalogho, région du centre nord, des terroristes ont tué sept personnes dont le chef de village, avant de prendre la fuite. La poursuite des terroristes par les populations a eu pour conséquence des exactions et des pertes en vies humaines au sein de la communauté peule dans différentes localités de cette région », a expliqué le ministre.

Un précédent bilan faisait état de 13 morts

« Le bilan provisoire de ces événements dramatiques est de quarante-six personnes décédées et les constations se poursuivent », a-t-il averti. Un précédent bilan établi par des sources sécuritaires et locales faisait état de 13 morts lors de cette attaque suivie de représailles le jour de l’an, contre la communauté peule soupçonnée par la communauté Mossi, dont le chef a été abattu, d’être en intelligence avec les terroristes.

Les Mossis constituent l’ethnie majoritaire au Burkina. Ils dénoncent l’assimilation des Peuls, éleveurs nomades présents dans toute l’Afrique de l’Ouest, aux groupes djihadistes de la région, qu’ont rejoint certains membres de leur communauté.

L’état d’urgence décrété dans plusieurs régions du pays

Lundi, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a décrété l’état d’urgence dans plusieurs régions du pays, pour contrer la menace terroriste des islamistes armés. Le Burkina Faso est confronté depuis trois ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières. D’abord concentrées dans le nord du pays, elles se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin.

Les attaques attribuées notamment aux groupes djihadistes Ansaroul Islam et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont fait plus de 270 morts depuis 2015. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.