VIDEO. Brésil: Jair Bolsonaro choisit le juge anticorruption Sergio Moro comme ministre de la Justice
GOUVERNEMENT Sergio Moro est considéré comme un héros par de nombreux brésiliens, après avoir mis l'ex-président Lula en prison...
Pris en photo à la sortie du domicile de Jair Bolsonaro ce jeudi, le doute n’était plus permis sur le nouveau rôle de Sergio Moro. Cette figure emblématique de la lutte anticorruption au Brésil a annoncé ce jeudi avoir accepté la proposition du tout nouveau président d’extrême droite de devenir son ministre de la Justice et de la Sécurité publique.
« À l’issue d’une réunion lors de laquelle nous avons discuté des politiques [à mettre en place] dans le ministère, j’ai accepté l’invitation », a confirmé dans un communiqué le magistrat. « La perspective d’implanter de fortes mesures contre la corruption et le crime organisé, en respectant la Constitution, la loi et les droits, m’a amené à prendre cette décision », a ajouté ce juge de 46 ans considéré comme un héros par de nombreux Brésiliens.
Figure de proue de l’opération « Lavage express »
L’annonce a été confirmée par le président élu lui-même quelques minutes plus tard sur Twitter. « Le juge fédéral Sergio Moro a accepté notre invitation au ministère de la Justice et de la Sécurité publique », a-t-il indiqué, précisant que ce poste aurait comme priorité « la lutte contre la corruption et le crime organisé, ainsi que le respect de la Constitution et des Lois ».
Figure de proue de l’opération « Lavage express », enquête tentaculaire qui fait trembler les politiques de tous bords, il est surtout la bête noire de l’ex-président emprisonné Luiz Inacio Lula da Silva. Son principal fait d’armes : en juillet 2017, il a condamné Lula à neuf ans et six mois de prison pour corruption, une peine alourdie à 12 ans et un mois en appel, que l’icône de la gauche a commencé à purger en avril dernier.
Critiqué et idolâtré
Sergio Moro est né dans la ville de Maringa. Après des études de droit, il devient juge en 1996. Docteur et professeur universitaire, il complète sa formation à Harvard aux Etats-Unis et se spécialise dans les délits de blanchiment d’argent. Décrit par ses pairs comme un magistrat bien préparé et déterminé, il est aussi critiqué pour son recours récurrent à la détention provisoire et aux accords avec des inculpés pour obtenir leurs confessions.
Marié et père de deux enfants, le juge est devenu l’idole de millions de Brésiliens qui ont même fait figurer son visage sérieux sur des tee-shirts et banderoles portés pendant des manifestations contre la corruption.