Etats-Unis: New York impose un salaire minimum pour les chauffeurs de VTC, un coup dur pour Uber

ETATS-UNIS La ville de New York a également gelé pour un an les nouvelles licences pour les VTC...

M.C. avec AFP
Des chauffeurs de VTC manifestent pour soutenir le projet de la ville de New York de limiter les nouvelles licences, le 6 août 2018.
Des chauffeurs de VTC manifestent pour soutenir le projet de la ville de New York de limiter les nouvelles licences, le 6 août 2018. — Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Un camouflet pour Uber et ses concurrents. La ville de New York a gelé mercredi pour un an les nouvelles licences pour les VTC et imposé un salaire minimum pour les chauffeurs, deux mesures inédites.

Cette suspension des nouveaux permis accordés aux voitures avec chauffeur (VTC) vise à donner le temps à l’autorité new-yorkaise de supervision des véhicules avec chauffeur (TLC) de réaliser une étude d’impact pour mesurer les effets de cette industrie sur la ville.

Quant au salaire minimum, selon le texte adopté mercredi, il appartiendra à la TLC d’en déterminer le montant, mais un rapport que l’autorité a commandé et validé recommande un salaire horaire de 17,22 dollars. Il correspond au salaire minimum qui sera en vigueur fin 2018 dans l’Etat de New York, soit 15 dollars, augmenté d’une somme considérée comme nécessaire pour couvrir les frais des chauffeurs. Selon le rapport commandé par la TLC, 85 % des chauffeurs de VTC gagnent moins que ce salaire horaire.

Une augmentation de prix de 3 à 5 % pour les usagers

La fixation d’un revenu minimum horaire net de 17,22 dollars entraînerait une augmentation moyenne de 22,5 % pour les chauffeurs de VTC, toujours selon l’étude. Concernant les répercussions pour les usagers de la création d’un salaire minimum, le document estime que le coût d’une course pourrait augmenter, en moyenne, de 3 à 5 % et le temps d’attente de 12 à 15 secondes seulement.

C’est un double revers pour les grands acteurs des VTC, Uber en premier lieu, mais aussi Lyft, Juno et Via, qui ont mené campagne durant des semaines pour mobiliser les usagers sur le sujet. Pour Uber, cette pause d’un an « menace l’une des rares solutions de transport (à New York) sans rien faire pour améliorer le métro ou décongestionner la circulation ».

« Ne laissez pas tomber les New-Yorkais », disait un spot publicitaire de la célèbre plateforme, laissant entendre que contrairement à ses chauffeurs, les taxis traditionnels refusaient parfois de prendre des clients issus de minorités ethniques, notamment noirs. « Bientôt, des prix plus élevés et plus d’attente », avait annoncé Uber dans un message envoyé à ses usagers, les invitant à contacter leurs élus locaux pour s’opposer au texte.

« Plus de 100.000 travailleurs vont constater le bénéfice immédiat de cette loi »

En 2015, le maire de New York Bill de Blasio avait déjà tenté, en vain, de limiter le nombre des VTC. « Plus de 100.000 travailleurs vont constater le bénéfice immédiat de cette loi », a réagi le maire, dans un communiqué. « Et cette décision va stopper l’afflux de voitures qui contribue à la congestion qui paralyse nos rues. »

En 2010, avant l’installation d’Uber l’année suivante, la ville comptait environ 37.000 VTC et quelque 13.500 taxis. L’an dernier, le nombre de taxis, fixé par la TLC, n’avait pas changé, mais les VTC, eux avaient plus que doublé, passant à plus de 83.000.