«Lifeline»: La France estime que c’est à l’Italie de se charger du bateau

HUMANITAIRE 239 migrants se trouvent à bord dans un scénario qui rappelle évidemment celui de l’« Aquarius », il y a seulement quelques jours…

20 Minutes avec AFP
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Nathalie Loiseau est ministre des Affaires européennes depuis juin 2017.
Nathalie Loiseau est ministre des Affaires européennes depuis juin 2017. — VILLARD/SIPA

La ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, a affirmé ce lundi que c’était « à l’Italie » de prendre en charge le bateau humanitaire « Lifeline » transportant des migrants, alors que plusieurs élus font pression sur le gouvernement pour qu’il accepte ou refoule le navire, une semaine après la polémique « Aquarius ».



« La France rappelle le droit international : lorsque vous avez un bateau et que vous faites du sauvetage en mer, c’est le cas des passagers du "Lifeline", vous les débarquez sur le port sûr le plus proche (…) c’est Malte ou c’est l’Italie », a déclaré la ministre sur France 2. « Techniquement, pratiquement, c’est à l’Italie de le prendre », a-t-elle insisté. « Ça n’arrange pas tout le monde, c’est le droit international, et on n’est pas là pour remplacer le droit par la loi de la jungle », a poursuivi la ministre.

Pour une aide européenne

« En revanche on ne peut pas dire à Malte et à l’Italie "débrouillez-vous tous seuls" », a-t-elle souligné, plaidant pour « une présence massive de l’Europe dans les ports italiens pour venir interviewer les passagers », une décision appliquée pour les migrants du navire humanitaire « Aquarius », refoulé par l’Italie et finalement accepté par l’Espagne, alors que Paris a subi de nombreuses critiques pour ne pas avoir offert de l’accueillir.

Le navire de l’ONG allemande « Lifeline » a été bloqué au large de Malte avec 239 migrants à son bord, l’Italie puis Malte lui ayant refusé l’accostage. « Le silence d’Emmanuel Macron face à l’appel du "Lifeline" bloqué en Méditerranée fait honte à la France. Agir avant de donner des leçons de solidarité à tout le monde », a dénoncé la députée PCF Elsa Faucillon sur Twitter.

La droite et l’extrême droite de concert

« Pour éviter un appel d’air migratoire dangereux et incontrôlable j’appelle Emmanuel Macron à faire preuve de la même responsabilité que l’Italie en refusant d’accueillir le navire "Lifeline" et ses migrants instrumentalisés par une ONG », a au contraire appelé l’élu LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti également sur Twitter. « Il faut ramener les migrants du "Lifeline" à leur port de départ. Arrêtons d’inciter les passeurs, qui font de la traite d’êtres humains », a renchéri la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) Marine Le Pen.

Selon des propos rapportés par RTL lundi, le représentant de l’ONG Axel Steier a déclaré que le « Lifeline » allait, après l’Allemagne, l’Italie, Malte et l’Espagne, demander à la France d’accueillir le navire.