Les ministres de l'Intérieur allemand, autrichien et italien créent un «axe» contre l'immigration illégale

MIGRANTS Cet « axe » réunira les ministres de l’Intérieur italien et autrichien Matteo Salvini et Herbert Kickl, tous deux d’extrême droite, et leur homologue conservateur allemand…

20 Minutes avec AFP
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Le chancelier autrichien Sebastian Kurz à Bruxelles le 6 juin 2018.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz à Bruxelles le 6 juin 2018. — Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA

Les ministres italien, autrichien et allemand de l’Intérieur vont constituer « un axe des volontaires » pour s’attaquer à l’immigration clandestine, ajoutant à la cacophonie européenne sur le sujet. C’est le chancelier conservateur autrichien, Sebastian Kurz, au côté du ministre de l’Intérieur allemand Horst Seehofer, qui a annoncé cette coalition « dans la lutte contre l’immigration illégale ».

Cet « axe », un terme connoté car il rappelle l’alliance fasciste de la Seconde guerre mondiale, réunira spécifiquement les ministres de l’Intérieur italien et autrichien Matteo Salvini et Herbert Kickl, tous deux d’extrême droite, et leur homologue conservateur allemand.

« Je pense qu’il est important de ne pas attendre la catastrophe »

« Je suis heureux de la bonne coopération que nous voulons bâtir entre Rome, Vienne et Berlin », a déclaré Sebastian Kurz, affichant sa complicité avec Horst Seehofer. « Je pense qu’il est important de ne pas attendre la catastrophe, comme en 2015, mais d’agir contre, à temps », faisant référence à l’arrivée de centaines de milliers de demandeurs d’asile en Europe et à la décision de la chancelière d’ouvrir l’Allemagne à ces migrants.

Le chef de gouvernement autrichien de 31 ans, dont le pays prend la présidence tournante de l’Union européenne​ le 1er juillet, a fait de la lutte contre l’immigration illégale son cheval de bataille, une thématique qui l’a conduit au pouvoir fin 2017 et à la tête d’une coalition avec l’extrême droite.

Le soutien des Pays-Bas et du Danemark

Il a aussi rappelé que « notre principal objectif, c’est d’avancer sur la protection des frontières extérieures » de l’Union européenne. Sebastian Kurz planche également avec d’autres pays sur la création de centres d’accueil de migrants hors de l’UE.

Il a aussi revendiqué le soutien des Pays-Bas et du Danemark. De quoi miner le projet d’Angela Merkel de créer un système d’asile communautaire, un sujet qui doit être débattu au sommet de l’UE de la fin juin.

Un coup dur pour Angela Merkel

Pour la chancelière allemande Angela Merkel, déjà chahutée dans son pays pour sa politique d’asile jugée trop généreuse, cette annonce constitue un coup dur en plein bras de fer avec son ministre de l’Intérieur, le très conservateur et bavarois Horst Seehofer.

Selon certains médias, leur conflit autour d’un durcissement de la politique migratoire allemande est tel qu’il menace le fragile équilibre de sa coalition réunissant son parti, la CDU, la droite bavaroise et les sociaux-démocrates.