Syrie: Washington dit avoir «la preuve» que Damas a mené une attaque chimique

MONDE Donald Trump continue ses consultations en vue d'éventuelles frappes...

20 Minutes avec AFP
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L'ambassadrice américaine aux Nations Unies, Nikki Haley, le 13 avril 2018.
L'ambassadrice américaine aux Nations Unies, Nikki Haley, le 13 avril 2018. — Julie Jacobson/AP/SIPA

Le Pentagone est catégorique. Les Etats-Unis ont affirmé vendredi avoir « la preuve » que le régime syrien avait utilisé des armes chimiques contre sa population près de Damas et ils ont poursuivi activement les consultations avec leurs alliés sur les frappes punitives promises par Donald Trump.

Le président américain s’est entretenu à ce sujet avec son homologue français Emmanuel Macron, et des concertations entre conseillers militaires se sont tenues vendredi en fin de journée à la Maison Blanche.

Tout en se disant convaincus de la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans l’attaque qui a fait plus de 40 morts samedi à Douma, les Occidentaux ont semblé temporiser ces dernières heures face aux craintes d’une « escalade militaire totale » en Syrie, selon les termes du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et aux menaces de riposte de la Russie.

Trump veut punir Damas, Moscou et Téhéran

Selon le Wall Street Journal, citant notamment des responsables de la Maison Blanche, les responsables américains débattent encore de l’ampleur à donner à une opération militaire contre le régime de Damas. Donald Trump souhaite des représailles plus vastes que les options présentées par ses conseillers et serait « mécontent ». Il aurait fait part à son ministre de la Défense Jim Mattis de son souhait de frapper non seulement la Syrie mais aussi de punir ses alliés, à savoir la Russie et l’Iran.

Soutien diplomatique et militaire du régime Assad, le président russe Vladimir Poutine a mis en garde vendredi Emmanuel Macron contre tout « acte irréfléchi et dangereux » en Syrie, qui pourrait avoir des « conséquences imprévisibles ». Dans des tweets va-t-en-guerre, Donald Trump avait évoqué cette semaine des tirs de missiles imminents en Syrie, mais il n’avait toujours pas pris de « décision finale » vendredi, selon l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU Nikki Haley.

La preuve

Le Département d’Etat a toutefois assuré avoir « la preuve » de l’utilisation d’armes chimiques dans la Ghouta orientale. « Nous savons avec certitude qu’il s’agissait d’une arme chimique », a affirmé sa porte-parole Heather Nauert. Pressée par les journalistes qui lui demadaient si on pouvait dire que les Etats-Unis avaient la preuve que le régime d’Assad avait mené l’attaque, elle a répondu : « Oui ».

Nikki Haley s’est impatientée vendredi lors d’une réunion du Conseil de sécurité convoquée à la demande de Moscou. « A un moment donné, vous devez faire quelque chose », a-t-elle lancé. « Vous devez dire : ''c’en est assez'' », a-t-elle ajouté, évoquant les nombreux veto russes à l’ONU pour enquêter sur le recours aux armes chimiques et la poursuite de l’utilisation de celles-ci par le régime syrien.