VIDEO. Scandale Facebook: Qui est Christopher Wylie, le lanceur d'alerte de Cambridge Analytica?
DATA Agé de 28 ans, Christopher Wylie, expert en informatique de son état, raconte avoir eu des remords au moment de l'élection de Donald Trump...
Cheveux roses et piercing dans le nez, le lanceur d’alerte de Cambridge Analytica (CA) possède un profil et une carrière bien particuliers. Agé de 28 ans, Christopher Wylie a contribué à créer la société d’analyse de données, mais pris de remords, il dénonce aujourd’hui ses dérives, mettant le géant Facebook dans la tourmente.
Le jeune homme est un être « intelligent », « drôle », « vorace intellectuellement », a raconté Carole Cadwalladr, journaliste du Guardian, qui a collaboré un an avec lui. Avec les éléments qu’il lui a apportés, elle a révélé que CA récoltait les profils Facebook de millions d’utilisateurs aux États-Unis et utilisait leurs informations pour élaborer des profils politiques et psychologiques, ensuite ciblés avec des messages politiques afin de peser sur leur vote.
Un « binoclard » qui apprend à coder tout seul
Wylie a quitté l’école à 16 ans, sans diplôme, mais dès l’année suivante s’est retrouvé à travailler pour le chef de l’opposition canadienne. Cheveux teints en rose, lunettes noires à grosses montures carrées et anneau au nez, il est à la fois un « conteur de génie », un « politicien » et un binoclard féru d’informatique, qui a appris à coder tout seul, écrit Carole Cadwalladr.
Après son abandon précoce de l’école, il a gagné Londres pour reprendre ses études, d’abord le droit à la London school of Economics puis la mode avant d’être embauché en juin 2013 comme directeur de recherche pour la société Strategic Communication Laboratories, maison mère de CA, qu’il a contribué à créer.
« Oui, j’ai aidé à créer cette boîte », a-t-il expliqué dans un entretien à plusieurs journaux européens. « Le fait est que j’ai été happé par ma propre curiosité, par le boulot que je faisais. Ce n’est pas une excuse mais je me retrouvais à faire le travail de recherche que je voulais faire, avec un budget de plusieurs millions, c’était vraiment très tentant », selon ses propos publiés mardi par Libération. Il a quitté l’entreprise en 2014.
Pris de remords après la victoire de Trump
Il a raconté s’être décidé à parler peu après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, un « déclic » montrant l' « impact » que pouvait avoir, selon lui, le détournement de données personnelles à des fins politiques. Et s’est dit « incroyablement pris de remords » par le rôle qu’il a joué dans CA.
Christopher Wylie a aussi encouragé les députés à enquêter sur AggregateIQ (AIQ), une entreprise canadienne qui aurait pesé sur le vote du Brexit, au profit d’organisations faisant campagne pour la sortie de l’Union européenne.
A ce jour, CA a vigoureusement nié les accusations à son encontre. Dans un communiqué, l’entreprise affirme que Christopher Wylie n’était qu'« un employé à temps partiel qui a quitté ses fonctions en juillet 2014 et n’a aucune connaissance directe de notre travail ou de nos pratiques depuis cette date. »