L'affaire Cambridge Analytica va-t-elle faire tomber Facebook?
DONNEES PERSONNELLES Le réseau social est pris dans la tourmente après des révélations sur une fuite de données vers une société privée...
- Facebook aurait permis à la société privée Cambridge Analytica de récupérer les données de 50 millions d’utilisateurs via un test psychologique.
- Cette entreprise spécialisée dans la communication stratégique, a travaillé sur la campagne de Donald Trump.
- Facebook a dévissé en Bourse depuis ces révélations. Le régulateur britannique de l’information a lancé une enquête sur cette affaire.
Des millions d’utilisateurs de Facebook piégés par un test de personnalité. Facebook s’est retrouvé ce lundi au centre d’une polémique, autour de l’utilisation indue des données personnelles de millions d’utilisateurs par une société liée à la campagne de Donald Trump. Un scandale qui touche au cœur de son modèle économique.
Selon plusieurs médias, parmi lesquels The New York Times et le journal britannique The Observer, l’entreprise Cambridge Analytica (CA), spécialisée dans la communication stratégique, a récupéré sans leur consentement les données de 50 millions d’utilisateurs pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d’influencer le vote des électeurs. Ces données auraient été récupérées via une application de tests psychologiques téléchargée par 270.000 utilisateurs du réseau social. Développée par le psychologue russe Aleksandr Kogan, l’application aurait ensuite fourni les données à CA.
Accès aux serveurs de l’entreprise
La récolte illégale de ces données est d’ampleur : Facebook a précisé que l’application avait aussi pu avoir accès aux données des «amis» des utilisateurs ayant téléchargé l’application. CA, qui a travaillé pour la campagne du républicain Donald Trump en 2016, a indiqué que ces données n’ont pas été utilisées dans le cadre de la campagne présidentielle de Donald Trump, ni dans celui du Brexit.
De son côté, Facebook dit avoir fermé le compte de la firme et avoir engagé un cabinet d’audit numérique pour faire la lumière sur cette affaire. L’entreprise a perdu 6,8 % en bourse depuis ces révélations. Mais le régulateur britannique de l’information et des données personnelles a annoncé qu’il allait émettre un mandat mardi pour avoir accès aux serveurs de CA.
Des techniques pour piéger ses rivaux
C’est dans ce contexte que le chef de la sécurité de Facebook Alex Stamos a indiqué ce lundi que sa mission se concentrait désormais sur la sécurité autour des élections mais qu’il n’avait pas quitté l’entreprise. En outre, la chaîne britannique Channel 4 News a diffusé lundi des images en caméra cachées, où l’on voit le directeur de Cambridge Analytica évoquer des techniques pour piéger des rivaux politiques aux élections. CA a également nié.
Cette polémique tombe d’autant plus mal que Facebook, comme Twitter ou Google, est accusé depuis des mois d’avoir contribué à manipuler l’opinion publique, en particulier par des entités liées à la Russie lors de la campagne présidentielle américaine ou celle du référendum sur le Brexit en 2016.