Un républicain compare Trump à Staline pour ses attaques contre la presse
ETATS-UNIS•Le sénateur Jeff Flake monte au créneau, épaulé par John McCain, alors que le président américain doit décerner ses «Fake News Award»...P.B. avec AFP
C’est l’une des voix républicaines les plus critiques de Donald Trump. Mercredi, le sénateur du Nevada Jeff Blake a comparé le président américain à Staline pour ses attaques contre la presse. Et son collègue John McCain a signé une tribune appelant Donald Trump à « arrêter d’attaquer » les médias, alors que le président américain a prévu de décerner ses « Fake News Awards », mercredi soir.
« ''L’ennemi du peuple'', c’est comme cela que le président des Etats-Unis a qualifié la presse en 2017 », a lancé Jeff Flake, rappelant que ces mots « tristement célèbres » avaient été prononcés par l’ancien dirigeant russe Joseph Staline « pour décrire ses ennemis ». Pour Jeff Flake, qui a annoncé qu’il ne se représenterait pas à l’issue de son mandat fin 2018, le temps du sursaut est venu : il n’est plus possible d’ignorer les « assauts » contre les médias d’un président « qui ne supporte pas la critique ».
Trump, un mauvais exemple pour les autocrates, selon McCain
Pour John McCain, qui a plusieurs fois défié Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, l’attitude du président vis-à-vis des médias pose un problème pour l’Amérique, mais aussi pour le monde. « Tandis que des responsables condamnent souvent les violences contre des journalistes à l’étranger, Trump continue ses attaques incessantes contre l’intégrité de journalistes et de médias américains », a-t-il déploré.
« L’expression ''fake news'' à laquelle le président américain a donné une légitimité, est utilisée par des autocrates pour réduire au silence des journalistes », a encore écrit le sénateur de 81 ans, qui avait, durant la campagne, dénoncé sans détour le comportement de l’homme d’affaires de New York.
« Fake News Awards »
Ces critiques tombent au moment où Donald Trump a promis d’annoncer ses « Fake News Awards ». Il devrait dénoncer les groupes de médias pris en flagrant délit d’erreur journalistique.
aCNN, notamment, a dû corriger un article en décembre dernier dans lequel la date d’un échange entre Donald Trump Jr et un intermédiaire à propos de WikiLeaks était erronée, ce qui semblait constituer, à tort, une preuve de collusion. L’été dernier, trois journalistes de la chaîne ont été licenciés et un article liant le directeur de la communication de la Maison Blanche, Anthony Scaramucci à un fonds d’investissement russe, avait dû être rétracté. Un journaliste de la chaîne ABC a également été suspendu quatre semaines après avoir affirmé que Donald Trump avait demandé à Michael Flynn de contacter la Russie pendant la campagne, alors que l’épisode s’est en fait déroulé après l’élection. Des erreurs journalistes arrivent, c'est inévitable. Mais en général, elles sont suivies de conséquences.