«Jérusalem comme capitale d'Israël»: Emmanuel Macron appelle à «éviter à tout prix les violences»
DIPLOMATIE Les chefs d'Etat et parties prenantes au conflit réagissent à l'annonce de Donald Trump...
Le président américain Donald Trump a reconnu ce mercredi « officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël », marquant une rupture spectaculaire avec des décennies de diplomatie américaine et internationale symbolisée par sa décision de déplacer l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv vers la Ville sainte.
Le président américain a revendiqué lors d’une allocution solennelle à la Maison Blanche « une nouvelle approche » sur le conflit israélo-palestinien, assurant tenir une promesse que ses prédécesseurs ont « échoué » à respecter. Les dirigeants de nombreux pays et instances internationales ont vivement réagi dans la foulée.
L’ONU
« Le statut de Jérusalem ne peut être résolu que par une « négociation directe » entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré ce mercredi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres en rappelant avoir toujours été « contre toute mesure unilatérale » ». « Il n’y a pas d’alternative à la solution de deux Etats » avec « Jérusalem comme capitale d’Israël et de la Palestine », a ajouté le patron des Nations unies, après l’annonce du président américain Donald Trump d’une reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale de l’Etat juif.
L’OLP
Le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a déclaré ce mercredi que le président américain Donald Trump avait « détruit » la solution dite à deux Etats en annonçant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Donald Trump a aussi « disqualifié les Etats-Unis de tout rôle dans un quelconque processus de paix », a ajouté Erakat devant des journalistes.
L’Autorité palestinienne
Pour Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, « Washington ne peut plus jouer son rôle de médiateur de paix ».
Le Hamas
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé ce mercredi que la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël ouvrait « les portes de l’enfer pour les intérêts américains dans la région ». Ismaïl Radouane, un haut responsable du Hamas s’exprimant devant des journalistes dans la bande de Gaza, a appelé les pays arabes et musulmans à « couper les liens économiques et politiques » avec les ambassades américaines, et à expulser les ambassadeurs américains.
La France
Lors d’une conférence de presse à Alger, Emmanuel Macron a souligné « l’attachement de la France et de l’Europe à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux Etats ». « Pour l’heure, je lance un appel au calme, à l’apaisement et à la responsabilité de tous », a-t-il ajouté. « Nous devons éviter à tout prix les violences et privilégier le dialogue. La France est prête avec ses partenaires, à prendre toutes les initiatives utiles en ce sens », a encore affirmé le président.
Le Crif
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a appelé dans un communiqué le président Emmanuel Macron à reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, à l’instar de son homologue américain Donald Trump. « Le Crif salue la décision historique du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël et le transfert prochain de l’ambassade des États-Unis », écrit l’organe de représentation politique de la première communauté juive d’Europe. Il « appelle le président Emmanuel Macron à engager notre pays dans la même démarche courageuse » afin de « relancer un dialogue sincère pour aboutir par la négociation à une paix durable » entre Israël et les Palestiniens.
L’Union Européenne
« L’UE va intensifier son travail avec les parties prenantes et les partenaires pour négocier le statut de Jérusalem comme capitale de deux Etats », a commenté Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Israël
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué ce mercredi comme un « jour historique » de la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël. Netanyahu a aussi affirmé que la décision du président américain ne changerait rien en ce qui concerne les lieux saints des trois grandes religions monothéistes à Jérusalem, affirmant l’engagement israélien à maintenir le « statu quo ». « Jérusalem est la capitale du peuple juif depuis 3.000 ans », a encore ajouté le Premier ministre.
La Turquie
La Turquie juge « irresponsable » la décision mercredi du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël. « Nous condamnons la déclaration irresponsable de l’administration américaine (…) cette décision est contraire au droit international et aux résolutions de l’ONU », a réagi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu sur Twitter.
La Jordanie
Le gouvernement de Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé comme « une violation du droit international » l’annonce faite mercredi par le président américain Donald Trump reconnaissant la Ville sainte comme capitale d’Israël. « La décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et le transfert de l’ambassade des Etats-Unis vers cette ville, constitue une violation des décisions du droit international et de la charte des Nations unies », a estimé le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammed Moumeni, dans un communiqué.