Harcèlement sexuel: Un an après, les 16 accusatrices de Donald Trump se sentent oubliées

ETATS-UNIS Mais l'affaire n'est pas terminée alors qu'une des femmes a attaqué le président américain en diffamation...

P.B.
— 
Summer Zervos accuse Donald Trump de harcèlement sexuel et a attaqué le président en diffamation.
Summer Zervos accuse Donald Trump de harcèlement sexuel et a attaqué le président en diffamation. — AP/SIPA

Après le témoignage de cinq femmes, Harvey Weinstein, l’ancien producteur intouchable d’Hollywood, a été écarté de l’entreprise qu’il avait fondée. Kevin Spacey a été viré de House of Cards, et FX a coupé les ponts avec Louis C.K. Au total, une trentaine d’hommes tout puissants d’Hollywood, des médias et de la Silicon Valley, sont tombés en quelques semaines. Mais un an après avoir été accusé par 16 femmes, Donald Trump, lui, est passé au travers des gouttes. Pour l’instant.

« J’ai le sentiment que nous avons été oubliées », témoigne dans People Magazine Melinda McGillivray, qui accuse Donald Trump de lui avoir mis une main aux fesses en 2003 dans sa résidence de Mar-a-Lago. Une journaliste de People, Natasha Stoynoff, avait, elle, accusé en détails Donald Trump de l’avoir « plaquée au mur » et de l’avoir embrassée « de force ». Un an après, elle estime que le scandale « est une cocotte-minute qui a mijoté sur le feu mais qui va exploser » dans la foulée de l’affaire Weinstein.

Trump poursuivi en diffamation

« Quand on est une star, elles nous laissent faire, on peut faire ce qu’on veut… Les attraper par la chatte », s’était vanté Donald Trump en 2005, selon une vidéo divulguée peu avant l’élection présidentielle. Dans la foulée, 16 femmes l’ont accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles. Mais le candidat a adopté une défense simple : nier en bloc. « Ces accusations sont inventées. Ce sont des mensonges », avait-il déclaré avant le scrutin. « Elle ne serait pas mon premier choix », avait-il encore lancé devant ses supporteurs, sous-entendant que Jessica Leeds, 75 ans, n’était pas assez belle pour qu’il l’ait harcelée dans les années 80.

Même après le verdict des urnes, le président américain n’est pas complètement sorti d’affaire. Une ancienne candidate du jeu The Apprentice, Summer Zervos, a porté plainte contre Donald Trump pour diffamation, après avoir été qualifiée de menteuse par le candidat.

Le précédent Bill Clinton

Les avocats de Donald Trump estiment qu’il bénéficie d’une immunité présidentielle. Mais en 1997, la Cour suprême avait autorisé Paula Jones à poursuivre Bill Clinton. Lors de son témoignage sous serment, le président américain avait nié avoir eu une relation sexuelle avec Monica Lewinsky. C’est ce mensonge qui avait conduit à son « impeachment » à la Chambre pour parjure – mais il avait ensuite été acquitté par le Sénat. Pour Donald Trump, un juge devrait décider d’ici la fin de l’année s’il peut être poursuivi.