Séisme au Mexique: La technologie antisismique n'a pas fonctionné

CATASTROPHE Les 20 millions d’habitants de Mexico ont été surpris par le tremblement de terre malgré un système sonore censé les prévenir du danger…

N.Se avec AFP
Le système d'alerte sismique n'a pas fonctionné le 19 septembre 2017 lors du tremblement de terre de magnitude 7,1 qui a frappé Mexico. Beaucoup d'habitants n'ont pas eu le temps d'évacuer les bâtiments qui se sont écroulés.
Le système d'alerte sismique n'a pas fonctionné le 19 septembre 2017 lors du tremblement de terre de magnitude 7,1 qui a frappé Mexico. Beaucoup d'habitants n'ont pas eu le temps d'évacuer les bâtiments qui se sont écroulés. — Rebecca Blackwell/AP/SIPA
  • Mardi, un tremblement de terre de magnitude 7,1 a fait plus de 200 morts à Mexico.
  • Depuis vingt ans, le Mexique est équipé d’un système d’alerte censé prévenir les habitants de l’arrivée imminente d’un séisme. Cette fois-ci, le système a été défaillant.
  • Le Mexique est l’un des pays au monde où l’activité sismique est la plus forte. Le 7 septembre dernier, le pays avait déjà été frappé par le plus puissant tremblement de terre en un siècle (magnitude 8,2) qui avait fait une centaine de morts. Le système d’alerte avait fonctionné.

La nature plus forte que la technologie.  et sa région a fait plus de 200 morts. Des vies auraient peut-être pu être épargnées si l’alerte sonore censée prévenir les Mexicains en cas de séisme avait fonctionné correctement mardi.

Des ondes sismiques plus rapides que le signal d’alarme

Malgré les 8.200 mégaphones déployés dans Mexico, mégalopole de 20 millions d’habitants, nombre d’entre eux ont été pris de vitesse par ce nouveau séisme, bref mais puissant. Selon les experts, cela peut s’expliquer par la localisation de l’épicentre, au centre du pays, c’est-à-dire hors de la principale zone de couverture des capteurs, l’océan Pacifique.

D’autres capteurs sont situés dans les Etats de Puebla et Morelos, voisins de Mexico, mais la proximité de l’épicentre du séisme de mardi, à 120 km au sud de la capitale, n’a pas laissé le temps au signal d’alarme de devancer les ondes sismiques.

Un système plus efficace quand les séismes viennent des côtes

Depuis deux décennies, l’association CIRES fournit à la ville un système d’alerte fonctionnant grâce à une centaine de senseurs placés le long de la côte Pacifique, où le risque d’un séisme est le plus grand. Cela peut prendre une minute aux ondes sismiques pour atteindre la capitale, à plusieurs centaines de kilomètres de là, mais les dégâts peuvent y être considérables car la mégapole est bâtie sur le sol très meuble d’un ancien lac.

Le système « est conçu pour des séismes qui viennent des côtes et qui nous laissent du temps, comme ce fut le cas le 7 septembre », a déclaré à une télévision locale Carlos Valdés, directeur du Centre national de prévention des désastres. Le 7 septembre,  -le plus puissant en un siècle au Mexique-, a fait une centaine de morts et plus de 200 blessés dans le sud du pays. Il était situé à 730 kilomètres de la capitale en pleine mer.

Des alertes sur smartphone

Situé à la jonction de cinq plaques tectoniques,  est l’un des pays du monde où l’activité sismique est la plus forte. Une fois le séisme détecté, le système lance une onde radio qui déclenche des alarmes dans les écoles, ministères et certains bureaux, et interrompt automatiquement les émissions radio. Comme ce fut le cas début septembre, les habitants de Mexico ont alors au mieux une minute pour réagir et sortir des édifices où ils se trouvent avant que les murs ne se mettent à trembler.

La technologique smartphone a également fait son apparition au Mexique depuis quelques années, permettant aux habitants de recevoir des alertes via des applications comme  Pour avertir ses utilisateurs, l’application utilise un réseau à haut débit au lieu des lignes téléphoniques, gage selon son fondateur de fiabilité.
Pourtant, cette fois encore, comme le 7 septembre, l’application de SkyAlert est restée désespérément muette.