Turquie: Le journaliste Loup Bureau a atterri à Roissy
MONDE Tout juste arrivé sur le sol français, Loup Bureau s’est dit « très soulagé d’être revenu »...
L’avion transportant le journaliste Loup Bureau, expulsé de Turquie, a atterri ce dimanche à Roissy. « L’avion Air France en provenance d’Istanbul avec le reporter à son bord a atterri à Roissy CGD », a tweeté Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). L’avion s’est posé à 08h45. A peine arrivé, Loup Bureau s’est dit « très soulagé d’être revenu en France ».
« Je suis très fatigué mais très content d’être là », a-t-il dit, ajoutant qu’il avait été « jusqu’au bout dans l’incertitude de pouvoir partir ». Ses conditions de détention étaient au départ « un peu compliquées » mais « à partir du moment où M. Macron a annoncé qu’il demandait ma libération, il y a eu des changements », a-t-il dit.
Des scènes d’accolades et d’embrassades
Loup Bureau a été transporté du tarmac au pavillon d’honneur en minibus. Sa famille, ses amis et la ministre de la Culture Françoise Nyssen sont sortis pour l’accueillir. Cette arrivée a donné lieu à des scènes d’accolades et d’embrassades. A son arrivée, Loup Bureau s’est entretenu avec Emmanuel Macron par téléphone, selon la journaliste sur place.
Le reporter indépendant de 27 ans est accusé par Ankara d’appartenance à « une organisation terroriste armée ». A son départ d’Istanbul, les autorités aéroportuaires avaient fait embarquer Loup Bureau « directement sur le tarmac, pour éviter tout contact avec les médias », selon Reporters sans frontières qui a fait campagne pour sa libération.
La libération de Loup Bureau, incarcéré à Sirnak, ville du sud-est de la Turquie, avait été annoncée vendredi. Cette libération est intervenue dans la foulée d’une visite du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian à Ankara qui l’avait qualifiée de « grand soulagement ». Fin août le président français avait demandé sa « libération rapide » à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
Interpellé le 26 juillet à la frontière entre l’Irak et la Turquie
Interrogé sur une éventuelle contrepartie à cette libération, l’avocat de Loup Bureau, Martin Pradel avait déclaré samedi : « Je n’ai aucune raison de le penser ». « Simplement faire comprendre aux autorités turques tout le tort qu’elles se faisaient en persistant à emprisonner un journaliste français (…) a pu être suffisant », avait-il dit.
Le journaliste avait été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l’Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une organisation « terroriste » par Ankara) eurent été trouvées en sa possession.