Washington interdit les logiciels de la société russe Kaspersky dans ses agences

ETATS-UNIS Le gouvernement américain est inquiet de «possibles liens» entre le célèbre fabriquant d'antivirus et le renseignement russe...

P.B.
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Eugene Kaspersky au siège de l'entreprise à Moscou, le 1er juillet 2017.
Eugene Kaspersky au siège de l'entreprise à Moscou, le 1er juillet 2017. — Pavel Golovkin/AP/SIPA

L’antivirus Kaspersky est-il un cheval de Troie de Moscou ? C’est le débat qui agite Washington depuis plusieurs mois. Et mercredi, le gouvernement américain a officiellement interdit les logiciels de la société russe dans les agences gouvernementales américaines. Mardi, c’est la chaîne Best Buy qui avait annoncé le retrait des antivirus Kaspersky de ses boutiques.

Le département à la Sécurité intérieure « est inquiet de possibles liens entre certains cadres de Kaspersky et le renseignement russe, et de la loi russe qui peut obliger Kaspersky à collaborer pour intercepter des communications transitant sur les réseaux russes », explique le gouvernement américain dans un communiqué cité par Reuters. Tous les logiciels existants devront être désinstallés.

Eugene Kaspersky dément

Les rumeurs ne datent pas d’aujourd’hui. En 2012, une enquête de Bloomberg avait révélé que le fondateur de l’entreprise, Eugene Kaspersky, a été formé dans un institut cryptographique parrainé par le KGB. Surtout, cet été, le site McClatchy DC a mis la main sur un document du Kremlin autorisant l’activité de Kaspersky en Russie. Rien d’anormal jusqu’ici, mais le document comportait le numéro d’un programme du renseignement russe (FSB).

De son côté, le fondateur dément régulièrement tout lien avec le gouvernement russe. Merxcredi, l’entreprise s’est dit « déçue » mais a promis d’apporter toute information nécessaire pour prouver l’inexactitude des accusations. La veille, Kaspersky avait réaffirmé ses ambitions sur le marché américain : malgré les « turbulences géopolitiques », l’entreprise a prévu d’ouvrir trois bureaux régionaux aux Etats-Unis en 2018.