Japon: Le pays durcit sa législation sur le viol, vieille de 110 ans

JUSTICE Les violeurs risqueront désormais cinq années d’emprisonnement au lieu de trois…

20 Minutes avec agences
— 
Le Japon a modifié sa législation sur les délits sexuels qui n'avait pas évolué depuis 1907.
Le Japon a modifié sa législation sur les délits sexuels qui n'avait pas évolué depuis 1907. — Rafael Ben-Ari/Cham/NEWSCOM/SIPA

Ce vendredi, le Parlement japonais a adopté une série d’amendements à la législation sur les délits sexuels, qui n’avait pas évolué depuis 1907.

La notion de viol se trouve élargie et les sanctions renforcées.

Cinq années d’emprisonnement

Après sa mise en application, les violeurs risqueront ainsi cinq années d’emprisonnement contre trois ans aujourd’hui. La définition du viol, qui ne concernait jusqu’ici que la pénétration vaginale par un pénis, deviendra également moins restrictive et intégrera d’autres formes d’agressions sexuelles.

Dans cette nouvelle mouture, les autorités pourront elles-mêmes qualifier les faits et décider de lancer une enquête sans dépôt de plainte au préalable. Une véritable avancée quand on sait que les victimes ont tendance, par peur des représailles, à ne pas exiger de procédure.

Les hommes reconnus également comme victimes

Autre évolution : les hommes pourront désormais être reconnus comme victimes. « J’espère que la révision de cette loi va conduire à une punition plus appropriée des agresseurs et à une meilleure prise de conscience de la réalité de la criminalité sexuelle », avait déclaré devant une commission parlementaire un quadragénaire, Jun Yamamoto, abusé par son père dans son enfance.

75 % des victimes ne portent pas plainte

La police nippone dit avoir pris en charge 1.200 cas de viols au Japon en 2015, avec une baisse de 40 % en une décennie. Mais une étude du ministère de la Justice avertit que 75 % des victimes ne portent pas plainte auprès des forces de l’ordre.