Côte d'Ivoire: Les mutineries reprennent malgré l'annonce de la fin des protestations

ARMEE Les soldats ivoiriens ont été excédés par l'annonce télévisée de la fin de leur mouvement par un homme qu'ils ne reconnaissent pas...

20 Minutes avec AFP
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Le général Sekou Touré arrive à Bouaké le 13 janvier 2017 pendant les mutineries des soldats ivoiriens.
Le général Sekou Touré arrive à Bouaké le 13 janvier 2017 pendant les mutineries des soldats ivoiriens. — Sia KAMBOU / AFP
  • Des soldats ivoiriens tirent en l’air pour manifester leur mécontentement après l’annonce de la fin des mutineries.
  • Les mutineries ont commencé en janvier en Côte d’Ivoire
  • Les mutins réclament 12 millions de francs CFA.

Mécontents après l’annonce télévisée faite par un groupe de militaires sur le « renoncement » à leurs revendications financières, les soldats qui avaient ébranlé la Côte d’Ivoire en janvier, ont repris les mutineries ce vendredi en tirant en l’air et en paralysant plusieurs villes du pays.


Blocages et tirs en l’air

Dans le quartier du Plateau à Abidjan, les mutins se sont positionnés autour du vaste camp militaire Gallieni où est situé l’état-major des armées. Kalachnikov à la main, bonnets ou bandeaux de camouflage sur la tête, ils tiraient sporadiquement en l’air, bloquant les routes autour du camp. La raison de leur colère, c’est une émission télévisée diffusée jeudi, où un sergent mutin et des soldats déclarent la fin des contestations, en présence du président Alassane Ouattara.


Le sergent mutin a été présenté comme un représentant du contingent des 8.400 anciens rebelles intégrés dans l’armée à l’origine du mouvement et dont une grande partie fait justement partie du 3e bataillon d’infanterie de Bouaké. Il a notamment « présenté ses excuses » au nom de ses camarades

Organisé sans la présence de la presse et diffusé en différé après montage, l’événement se voulait visiblement un point final à la protestation de l’ensemble des forces de sécurité, alors que le pays est durement touché par l’effondrement des cours du cacao vital pour son économie et dont il est le premier producteur mondial.

Plusieurs villes paralysées par la muntinerie

Les soldats mutins d’Abidjan ne reconnaissent pas ceux qui ont parlé en leur nom sur le petit écran. « Un groupuscule se lève et dit qu’il ne veut plus l’argent. Le sergent Fofana-là (le nom du sergent à la cérémonie), on le connaît d’où ? », souligne un homme. Les mutins avaient réclamé 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros) et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis de payer les 7 millions restants par tranche à partir de ce mois de mai.

Ces anciens rebelles avaient aidé Ouattara à prendre le pouvoir après la crise post-électorale de 2010-2011 lorsque le président Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite électorale. Début janvier, la mutinerie avait paralysé plusieurs villes, notamment Abidjan. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro. Le président Ouattara a rappelé jeudi que la « stabilité de la Côte d’Ivoire a été mise à mal » et les événements avaient « effrayé les Ivoiriens, ceux qui veulent investir et visiter le pays ».