Islande: Birgitta Jonsdottir, la «pirate» qui veut prendre le pouvoir

POLITIQUE La formation menée par la jeune femme pourrait bien créer la surprise lors des élections législatives…

H. B. avec AFP
Birgitta Jonsdottir est la voix des «Pirates» islandais.
Birgitta Jonsdottir est la voix des «Pirates» islandais. — Frank Augstein/AP

Elle promet de révolutionner . Birgitta Jonsdottir, la voix des « Pirates » islandais, est sur le point de réussir son pari : imposer une nouvelle conception de la gouvernance  . Au soir des élections législatives anticipées qui se dérouleront samedi,  . Une première pour ce tout petit pays, récemment ébranlé par  

Tombée dans la marmite libertaire quand elle était petite, Birgitta Jonsdottir est une pasionaria 2.0, proche de , qui renâcle pourtant à incarner le pouvoir.

Une punk anti-système. Birgitta Jonsdottir dit clairement ne « pas » vouloir devenir Première ministre. « Nous avons une structure horizontale au sein de  . Si les Pirates recueillent assez de suffrages pour former un gouvernement, ils demanderont simplement au pays qui il souhaite à ce poste », explique-t-elle sur son blog.

Elle se voit bien en revanche à la tête de l’Althingi, le parlement islandais de 63 sièges, pour en renforcer le pouvoir. « Si nous sommes en position d’avoir le poste de Premier ministre, (…) j’aimerais devenir présidente  (…) pour montrer que le Parlement devrait être l’institution la plus forte et la plus importante ».

Une militante des droits civiques. Proche de WikiLeaks, cette pasionaria 2.0 cultive la vulgate libertaire de la gouvernance collective. Son rêve : mettre en place un e-   participatif. Son parti présente d’ailleurs une structure « horizontale », avec une hiérarchie réduite à sa plus simple expression : un comité exécutif de sept membres et sept suppléants, à présidence tournante.

« Dans les autres partis, quand on est  et qu’on s’engage en politique, c’est simple : on commence par écouter des discours des dirigeants du parti, et on applaudit. Ici, rien à voir. Tout le monde participe, tout le monde peut écrire des propositions qui seront débattues ».


Une artiste libertaire. Fille d’  folk et d’un armateur qu’elle n’a jamais connu, Birgitta Jonsdottir publie son premier recueil de poésie à 22 ans. Éditrice web, elle se définit comme « multi-artiste » et « poéticienne », arrivée en politique par accident.

« Je suis une poéticienne, je suis une hackeuse dans l’utérus du système (…) J’aide le système à s’écrouler sous son poids/Je sème des graines, des idées, des pensées/Crée de nouvelles structures/de nouveaux chemins », écrit-elle .


Une vie écorchée. Adolescente,  , porté lui aussi par le cataclysme de 2008, et que l’on verra défiler en drag-queen sur les chars de la Gay Pride islandaise l’année de son élection.

À l’âge de 20 ans, elle perd son père adoptif, patron de pêche qui se suicide en se noyant dans une rivière glacée. Quelques années plus tard, en 1993, c’est son mari, Charles Egill Hirt, épileptique, qui disparaît à l’âge de 29 ans. Son corps n’est retrouvé qu’en 1998. « Cet espace ici dans le cyberespace pourrait lui tenir lieu de pierre tombale », écrit-elle sur son blog.