Brésil: L'ex-président Lula inculpé pour corruption et blanchiment d'argent

JUSTICE Si Lula était condamné, il ne pourrait plus aspirer à se présenter à un troisième mandat en 2018...

20 Minutes avec AFP
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Cette inculpation risque de donner des sueurs froides à Lula.
Cette inculpation risque de donner des sueurs froides à Lula. — CHINE NOUVELLE/SIPA

La police brésilienne a inculpé vendredi l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva pour corruption et blanchiment d’argent dans le cadre d’une enquête liée au scandale de corruption au sein du géant pétrolier d’Etat Petrobras.

Lula, 70 ans et président de 2003 à 2010, fait l’objet de trois enquêtes au sein du scandale Petrobras. Une affaire qui a coûté plus de deux milliards de dollars à la compagnie phare du pays et a bénéficié à des dizaines d’hommes politiques de divers partis, à des entrepreneurs du BPT et à des directeurs de Petrobras.

Cette inculpation, qui survient en plein procès en destitution de sa dauphine politique Dilma Rousseff devant le Sénat, doit ensuite être confirmée par le parquet, selon le rapport de police auquel a eu accès l’AFP.

Lula aurait « bénéficié d’avantages illicites »

La police a inculpé Lula et sa femme, Marisa Leticia Lula, et trois autres personnes, vendredi pour l’achat présumé d’un appartement et d’une maison de campagne de façon illicite, avec la collaboration de l’entreprise OAS impliquée dans le réseau de la corruption.

Le couple a « bénéficié d’avantages illicites de la part de l’entreprise de BPT OAS, pour un montant de 2,4 millions de réais » (750.000 dollars), selon la police. L’appartement aurait été acheté par OAS et rénové par Lula.

Lula avait déjà été inculpé le 29 juillet pour tentative d’entrave à la justice, dans le cadre de l’enquête sur Petrobras. C’était la première fois que l’icône de la gauche brésilienne se voyait appelé à répondre devant un tribunal dans le cadre de cette affaire.

Les sénateurs brésiliens ont lancé jeudi le procès en destitution de Rousseff, dont la très probable éviction tournerait la page de 13 ans de pouvoir de gauche à la tête de la première économie d’Amérique latine.