EgyptAir: Boîtes noires, alertes... Où en est l'enquête sur le crash du vol Paris-Le Caire?
CATASTROPHE AÉRIENNE Il y a deux semaines, jeudi 19 mai, un Airbus A320 effectuant un vol Paris-Le Caire s'est abîmé en mer Méditerranée avec 66 personnes à bord...
Il y a deux semaines, un Airbus A320 effectuant un vol Paris-Le Caire disparaissait des radars en pleine nuit. L’avion s’est abîmé en mer Méditerranée le jeudi 19 mai, entre la Crète et la côte nord de l’Egypte, avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français. Accident technique, erreur humaine, attentat ? La cause du crash du vol MS804 de la compagnie EgyptAir est encore inconnue mais l’enquête pourrait progresser grâce aux boîtes noires de l’appareil. Un signal d’enregistreur de vol a été détecté mercredi. Il faudra toutefois encore attendre au moins une semaine avant de le repêcher et d’éclaircir le mystère de ce crash.
La piste de l'accident relancée?
L’Airbus du vol EgyptAir aurait subi plusieurs avaries dans les 24 heures précédant sa disparition. Il aurait même « été contraint de faire demi-tour et de se poser en urgence à au moins trois reprises », a révélé France 3 mercredi soir, sans préciser ses sources. « Les systèmes d’alerte signalant une anomalie à bord se sont déclarés peu après le décollage de trois aéroports ou l’Airbus avait fait escale. Ces procédures d’alerte ont occasionné à chaque fois une vérification technique au sol qui s’est révélée négative», indique FranceTVinfo.
Où en sont les recherches en mer ?
Un navire de la Marine française est arrivé mardi dans la zone de recherche. Equipé de trois engins immergés (des DETECTOR-6000) de la société française Alseamar (filiale du groupe ALCEN), le Laplace sonde les fonds marins pour localiser les « pings » des boîtes noires (les échos sonar émis par leurs balises) jusqu’à 4.000 à 5.000 mètres de profondeur. Ce navire a détecté mercredi un signal « pouvant provenir d’un enregistreur de vol de l’Airbus A320 exploité par Egyptair », a indiqué le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA).
S’agit-il du Flight Data Recorder (FDR), qui consigne les données techniques du vol, ou du Cockpit Voice Recorder (CVR), qui enregistre les conversations dans le cockpit ? Impossible de le savoir à ce stade des recherches. Il faudra attendre au moins une semaine avant de pouvoir repêcher la boîte noire localisée.
En effet, cette deuxième étape doit être menée par une autre société française, Deep Ocean Search (DOS), qui a dépêché un navire spécialisé capable de détecter les « pings » en eaux très profondes (jusqu’à 6.000 mètres), et surtout de récupérer les boîtes noires grâce à des robots sous-marins. Le problème, c’est que le John Lethbridge a quitté la mer d’Irlande samedi et n’atteindra la zone présumée du crash que dans une semaine environ, après avoir embarqué à Alexandrie les enquêteurs égyptiens et français.
Le temps est compté car les balises des boîtes noires ne peuvent émettre que « trente à quarante-cinq jours » avant épuisement de leurs batteries, précise le BEA.
Comment se déroule l’enquête ?
L’Egypte dirige l’enquête. Le BEA participe également en tant que « représentant accrédité de l’Etat de conception de l’avion » (un Airbus). Trois enquêteurs français du BEA ont été dépêchés au Caire, accompagnés d’un expert d’Airbus, pour participer à l’enquête sur les causes du crash. Selon le gouvernement français, deux des membres du BEA se trouvent à bord du Laplace.
Une enquête a également été ouverte en France.
La piste de l’attentat a d’abord été mise en avant par l’Egypte. Puis en l’absence de revendication d’une organisation terroriste, l’hypothèse d’un incident technique a gagné du terrain. Une piste renforcée par la découverte d’alertes automatiques émises par l’appareil deux minutes avant sa chute, signalant de la fumée dans le cockpit et une défaillance de l’ordinateur gérant les commandes.
Où en est l’identification des victimes ?
Le travail d’identification des victimes a débuté le 24 mai dernier au Caire. Les médecins légistes égyptiens ont prélevé des échantillons ADN des proches des passagers pour les comparer à des morceaux de corps repêchés en mer.
Dans l’attente d’éventuels progrès de l’enquête, la compagnie égyptienne a mis en place un centre d’assistance pour les familles des passagers disparus dans un hôtel proche de l’aéroport international du Caire.