Primaire républicaine: Ben Carson va jeter l'éponge
ETATS-UNIS L'ancien neurochirurgien a été laminé par ses concurrents lors du Super Tuesday...
La blague a assez duré. Leader des sondages pendant quelques jours à l’automne, le républicain Ben Carson s’est effondré comme un soufflé. Son zéro pointé lors du Super Tuesday et ses déclarations scientifiques exotiques sur l’évolution ou les pyramides égyptiennes l’ont achevé : il a annoncé – pas vraiment explicitement – qu’il suspendait sa campagne, expliquant qu’il avait décidé de « ne pas participer au débat de Fox News, jeudi » et qu’il « ne voyait pas de chemin menant vers la victoire après les résultats » de mardi. Il en dira plus lors d’un discours vendredi, mais tous les médias américains écrivent la nécrologie de sa campagne.
Lors des 14 premiers scrutins, Ben Carson n’a gagné nulle part. Il a remporté huit délégués, contre plus de 300 pour Donald Trump. Il jurait encore mardi que « des millions d’Américains » lui disaient de continuer, mais la réalité des mathématiques est désormais implacable.
Consolidation pour mieux résister à Trump ?
Selon CNN, les cadres du Parti républicain, qui misent encore sur un miracle pour stopper le « Trump train », ont fait pression sur Carson pour qu’il se retire. Ils lui auraient notamment proposé en échange le siège de sénateur de Floride, que Marco Rubio a laissé vacant. Reste à voir si la manigance profite vraiment à Rubio. Les voix évangéliques pourraient se reporter sur Ted Cruz, voire sur Trump, qui semble toujours récupérer des votes.
La prochaine cible du parti s’appelle John Kasich. Le gouverneur de l’Ohio, plutôt modéré, n’a aucune victoire à son actif. Mais il a deux secondes places, et il veut continuer jusqu’au 15 mars, jour du scrutin dans son Etat. Le vainqueur de l’Ohio rafle en effet toute la mise – et ne partage pas les délégués à la proportionnelle avec les autres candidats, comme dans la plupart des Etats.
Une convention « ouverte » si personne n’a la majorité
Sauf qu’en se maintenant, Kasich a sans doute coûté la victoire à Rubio dans des Etats modérés comme la Virginie, au plus grand chagrin de l’establishement du parti. Mais son rêve (attention, il faut suivre, ça devient compliqué), c’est de remporter l’Ohio en espérant que Rubio perde la Floride le même jour.
Kasich serait alors en meilleure position que son adversaire dans la course aux délégués. Il ne pourrait pas finir numéro 1 (Trump a trop d’avance). Mais si le milliardaire ne parvient pas au chiffre magique de 1.237 (la majorité absolue), la convention de Cleveland deviendrait « ouverte ». Traduction : après une guerre interne sanglante, les délégués seraient libres de voter pour n’importe quel candidat (Kasich, dans ce scénario-fiction). Bref, dans l’immédiat, la partie d’échecs à quatre Trump-Cruz-Rubio-Kasich devrait continuer. Au moins pour deux semaines.