Côte d'Ivoire: Sans surprise, Ouattara élu dès le 1er tour sur un score écrasant
ELECTION Le président sortant a été réélu au premier tour avec 83,66%..
Le président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, 73 ans, a été réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle du 25 octobre pour un mandat de 5 ans. C’est ce qu’affirment les résultats officiels dévoilés mercredi par la Commission électorale indépendante (CEI).
C’était un secret de polichinelle tant la victoire de ADO (Alassane Dramane Ouattara) était attendue depuis dimanche. Mais il aura fallu patienter pendant deux jours puis la lecture, pendant des heures, des interminables résultats des communes d’Abidjan et de tous les départements de la Côte d’Ivoire pour qu’enfin le président de la CEI Issouf Bakayoko annonce le résultat sans appel de 83,66 % en faveur du président sortant.
« La crise de 2010 derrière nous »
Alassane Ouattara, qui s’appuyait sur un bon bilan économique, devance Pascal Affi N’Guessan, le représentant du Front Populaire Ivoirien (FPI) fondé par l’ex-président Laurent Gbagbo, qui obtient 9,29 % des suffrages. Une partie du FPI avait appelé au boycott au nom de la fidélité à Gbagbo, grand absent du scrutin qui attend son jugement pour crimes contre l’Humanité par la Cour pénale internationale dans une cellule aux Pays-Bas.
Le taux de participation (54,63 %, 3.330.000 votants sur une liste électorale de 6.301.000) était un des principaux enjeux de cette élection alors que trois candidats et une partie de l’opposition avaient appelé au boycott, qualifiant le scrutin de « mascarade électorale ».
De son côté, le camp Ouattara, confiant dans sa victoire, avait identifié la participation comme déterminante pour la crédibilité de l’élection.
Décennie de crise politico-militaire
Ces 54,63 % sont « honorables », selon un observateur, alors qu’on s’attendait à un fort taux d’abstention. En 2010, la participation avait frôlé les 80 % mais ce chiffre « exceptionnel » correspondait à une élection de « sortie de crise » organisée après d’innombrables reports depuis 2005 et avec trois candidats majeurs (Ouattara et les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, qui soutenait Ouattara en 2015), selon un haut responsable ivoirien.
Une présidentielle apaisée et crédible dans ce pays, premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique d’Afrique de l’Ouest, était jugée fondamentale pour tourner définitivement la page des violences meurtrières qui avaient suivi la victoire en 2010 de Ouattara sur son prédécesseur Gbagbo.
En 2010, son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara avait plongé le pays dans cinq mois de conflit qui s’étaient soldés par la mort de 3.000 personnes, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.