Somalie: les shebab attaquent une base des renseignements à Mogadiscio

Somalie: les shebab attaquent une base des renseignements à Mogadiscio

Les shebab s'en sont de nouveau pris dimanche au pouvoir somalien: des combattants islamistes ont mené une attaque suicide contre une base des services de renseignements dans la capitale Mogadiscio, avant d'être repoussés.
© 2015 AFP

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Les shebab s'en sont de nouveau pris dimanche au pouvoir somalien: des combattants islamistes ont mené une attaque suicide contre une base des services de renseignements dans la capitale Mogadiscio, avant d'être repoussés.



Selon le ministère de l'Intérieur, les trois assaillants ont été tués, et les forces de sécurité n'ont pas subi de pertes. L'attaque intervient au début du mois du ramadan, une période où les shebab ont pris l'habitude d'intensifier leurs actions ces dernières années.

Largement défaits sur le terrain militaire, ces insurgés affiliés à Al-Qaïda continuent à harceler le fragile gouvernement somalien à coup d'attentats et d'actions de guérilla. Le Kenya voisin reste aussi la cible des shebab et de leurs alliés locaux: un responsable villageois y a été assassiné et un convoi militaire attaqué ce week-end.

L'attaque à la voiture piégée contre les services de renseignements à Mogadiscio a été revendiquée par un porte-parole du groupe islamiste, selon des médias somaliens.

Dans un communiqué, l'Agence nationale du renseignement et de la sécurité (Nisa) affirme quant à elle que «l'attaque a été repoussée avec succès». «Personne n'a pu pénétrer dans nos bâtiments, ni dans nos bases».

Trois corps ont été montrés à la presse par les services de sécurité après l'assaut.

L'un des «terroristes désespérés» s'est «fait sauter et les deux autres ont été tués par balle», a précisé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Yusuf.

«Ils tentaient de se ruer dans les bâtiments mais ils ont été stoppés avant d'atteindre leur objectif. Il n'y a aucune perte dans nos rangs», a-t-il ajouté.

- Cibles à abattre -

En première ligne au sein de l'Amisom --la force de l'Union africaine qui épaule l'embryon d'armée somalienne contre les shebab--, le Kenya a subi de nouvelles attaques islamistes, ciblant l'administration locale et l'armée.

Dans la région de Wajir, dans le nord-est proche de la frontière somalienne, Mohamed Barre Abdullahi, un chef de village, a été tué samedi par balle après la prière du soir, selon la police.

Les assaillants ont été poursuivis mais ils ont réussi à s'enfuir à la faveur de la nuit.

«C'est la nouvelle approche des shebab: instiller la peur chez les gens en tuant des responsables», a déclaré le chef-adjoint du département de Wajir, Peter Keleo, lors des funérailles de la victime.

Le groupe armé a établi une liste de cibles à abattre comportant les noms de responsables locaux kényans, qualifiés d'«agents des infidèles».

Dans la région côtière et musulmane de Lamu, théâtre de massacres l'an dernier, un convoi de l'armée kényane a en outre été touché par l'explosion d'une bombe déposée au bord d'une route, selon des sources policières, qui ont fait état de trois soldats blessés.

Les shebab - littéralement «les jeunes» - ont aussi des hommes au Kenya, notamment vers Lamu et dans le nord-est du pays, région majoritairement habitée par des population musulmanes d'ethnie somali où ils ont multiplié ces dernières semaines les incursions.

Le Kenya reste sous le choc du massacre commis par les insurgés début avril à l'université de Garissa, dans le nord-est. La tuerie, qui avait coûté la vie à 148 personnes, dont 142 étudiants, avait suscité l'indignation internationale.

Alimenté par les attaques régulières des shebab au Kenya, le débat sur un éventuel retrait du contingent kényan de Somalie a été relancé récemment.

Mais le président kényan Uhuru Kenyatta a mis les choses au point mercredi dernier: les soldats déployés par Nairobi au sein de l'Amisom «continueront leur mission de soutien à la stabilisation» de la Somalie, a-t-il assuré.

La Somalie, qui partage 700 km de frontière avec le Kenya, est privée de réel Etat central depuis la chute en 1991 de l'autocrate Siad Barre, qui l'a plongée dans le chaos et livrée aux milices claniques, bandes criminelles et groupes islamistes.

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