Crash de l'A320: Un mois après, où en est l’enquête?
ACCIDENT La zone du crash sera prochainement dépollué, mais les corps des victimes ne sont pas tous identifiés et des zones d'ombre persistent sur les causes de l'accident...
Un mois après le crash du vol 9525 de la compagnie Germanwings, le 24 mars dernier, 20 Minutes fait le point sur les avancées de l'enquête et de l'identification des 150 victimes de cette catastrophe aérienne.
Que se passe-t-il sur le site de l’accident?
Le site du crash est toujours bouclé, surveillé par des gendarmes français et une société civile de sécurité mandatée par la compagnie allemande. L'AFP rapportait lundi soir que la collecte des débris de l'avion était terminée. C'est inexact, selon une source proche de l’enquête contactée mecredi après-midi par 20 Minutes, qui affirme que les recherches se poursuivent. Une information confirmée par un porte-parole de la Lufthansa qui ajoute que le ramassage est «quasiment terminé».
La compagnie allemande va prochainement enclencher la deuxième phase du chantier, celle de la dépollution du site. En effet, l’avion transportait environ 4 tonnes de kérosène, dont une grande partie s’est évaporée lors du choc. Le reste du carburant a pu imprégner la couche superficielle du sol, composé d'une terre meuble et sablonneuse, sur une profondeur d'environ 30 centimètres.
Des experts environnementaux vont devoir évaluer la situation et établir un protocole de dépollution qui sera soumis à l'accord des autorités françaises. Ils pourraient être sur place dès la fin de la semaine, confirme un porte-parole de la direction. À l'heure actuelle, la compagnie étudie des solutions pour permettre aux experts d'effectuer des prélèvements sur ce site, très accidenté, dans des conditions de sécurité optimales.
La Lufthansa prend en charge l'intégralité de ce chantier, qui pourrait durer encore plusieurs mois. «Notre objectif est d’avoir tout terminé avant les premières neiges», précise un porte-parole de la compagnie.
Où est en l’identification des victimes?
Un long travail d'identification a commencé début avril. Il s'agit de comparer les 150 profils ADN établis à partir des traces relevées sur le site du crash avec l'ADN ante mortem des victimes, fourni par leurs proches. Ce n'est qu'à l'issue de cette opération d'identification que les certificats de décès pourront être établis et les corps des victimes restitués à leur famille.
Que sait-on de plus sur le copilote Andreas Lubitz?
L'analyse de la boîte noire enregistrant les conversations dans le cockpit a rapidement orienté l'enquête vers le copilote Andreas Lubitz. Dépression cachée à sa hiérarchie, problèmes de couple, décollement de la rétine... En un mois, les médias allemands et internationaux ont fouillé le passé et la vie privée du jeune homme de 28 ans. Des informations qui ne sont pas toutes confirmées par les enquêteurs français et allemands qui poursuivent leur travail.
Dernière révélation en date: avant le crash, Andreas Lubitz aurait effectué des recherches sur Internet concernant «les manières de se suicider» et «les portes de cockpit et leurs mesures de sécurité», a indiqué le parquet de Düsseldorf.
Quelles informations a apporté la seconde boîte noire?
Le Flight Data Recorder (FDR), qui enregistre les paramètres de vol, a été retrouvé le 2 avril sur le site de l'accident. Les premières informations révélées par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) ont confirmé le caractère volontaire de l'action du pilote présent dans le cockpit en vue de faire descendre l'appareil. Pour l'heure, le BEA n'en dit pas plus, tandis qu'il poursuit ses travaux pour établir le déroulement factuel et précis du vol.