Obama n'a pas décidé s'il armait l'Ukraine, Merkel craint pour la paix en Europe

UKRAINE La chancelière allemande et le président américain ont tenu une conférence de presse commune ce lundi à la Maison Blanche et ont abordé la question épineuse de la livraison d'armes à l'Ukraine...

A.B. avec AFP
Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel à Washington le 9 février 2015
Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel à Washington le 9 février 2015 — Saul Loeb AFP

Le président des Etats-Unis Barack Obama a déclaré lundi ne pas avoir décidé de livrer des armes à l'Ukraine, aux prises avec des séparatistes prorusses, la chancelière allemande Angela Merkel prévenant que ce conflit menaçait la paix en Europe.

Lors d'une conférence de presse commune à la Maison Blanche, les deux dirigeants ont mis en garde la Russie qu'elle ne pouvait pas «redessiner» par la force la carte de l'Europe, mais que, dans le même temps, Washington ne cherchait pas à «affaiblir» Moscou dans cette crise la plus grave entre les deux puissances depuis la Guerre froide.

La livraison «d'armes défensives (à Kiev) est une option»

Pour aider l'Ukraine, la livraison «d'armes défensives (à Kiev) est l'une des options envisagées. Mais je n'ai pas encore pris de décision», a dit Barack Obama devant la presse, après une semaine de débats publics à Washington sur l'opportunité ou non de fournir des équipements de défense «létaux» aux forces armées ukrainiennes qui se battent dans l'Est du pays contre des rebelles accusés d'être armés par la Russie.

«Notre objectif n'est pas d'équiper l'Ukraine pour qu'elle poursuive des opérations offensives mais simplement pour qu'elle se défende», a fait valoir le président Obama, dont l'administration semble encline à fournir des armes à Kiev, au contraire de l'Allemagne et de la France qui y sont hostiles.

Cette question épineuse entre les Etats-Unis et l'Europe a été au cœur des négociations entre Barack Obama et Angela Merkel qui se rencontraient lundi à Washington. La chancelière allemande a exposé également au président américain l'initiative de paix franco-allemande, présentée ces derniers jours aux présidents ukrainien et russe, Petro Porochenko et Vladimir Poutine.

«L'inquiétude» de Merkel

Angela Merkel n'a pas caché son inquiétude sur le maintien de la «paix en Europe», l'année du 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale qui avait ravagé le Vieux continent.

«Pour quelqu'un qui vient d'Europe, je peux simplement dire que si nous renonçons au principe de l'intégrité territoriale, nous ne serons pas en mesure de maintenir l'ordre de la paix en Europe», a mis en garde la dirigeante allemande très impliquée au côté du président français François Hollande pour la recherche d'une solution diplomatique entre l'Ukraine et la Russie.

Le président Obama a renchéri en prévenant Moscou qu'elle ne pouvait «pas redessiner les frontières de l'Europe par la force des armes». Il a toutefois assuré que Washington «continuait d'encourager une résolution diplomatique» de la crise ukrainienne.

«Nous ne cherchons pas l'échec de la Russie (...) ni à ce qu'elle soit affaiblie», a martelé Barack Obama, les relations entre Washington et Moscou étant au plus bas depuis la fin de la Guerre froide. Les deux puissances continuent toutefois de coopérer sur des dossiers internationaux tels que le nucléaire iranien ou l'Afghanistan.