Affaire du Carlton: DSK devant les juges lundi

JUSTICE Dominique Strauss-Kahn comparaîtra à partir de lundi devant le tribunal de Lille pour proxénétisme aggravé…

20 Minutes avec AFP
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Dominique Strauss-Kahn quittant le tribunal de Paris le 26 février 2013.
Dominique Strauss-Kahn quittant le tribunal de Paris le 26 février 2013. — AFP

L'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, terrassé au sommet de sa carrière par l'affaire du Sofitel de New York, scandale sexuel sans précédent, se retrouve lundi devant le tribunal correctionnel de Lille pour proxénétisme aggravé, accusé d'avoir été au cœur d'un réseau de prostitution mis en place par ses amis du Nord.

Les juges lillois ont estimé, d'une part que DSK ne pouvait ignorer que les filles qu'on lui présentait lors de parties fines étaient des prostituées rémunérées, d'autre part qu'il avait été le « pivot central » ou encore le « roi de la fête » de ces soirées, a indiqué une source judiciaire. Le parquet avait toutefois requis un non-lieu pour Dominique Strauss-Kahn. Et pourrait bien réclamer sa relaxe au procès.

Un procès de trois semaines

Longtemps favori des sondages en vue de la présidentielle de 2012 en France, Dominique Strauss-Kahn comparaîtra dans l'affaire dite du Carlton aux côtés de 13 autres prévenus à partir du 2 février. Le procès est prévu pour durer trois semaines.

DSK est devenu au fil de l'instruction l'un des personnages centraux d'une affaire de proxénétisme ayant débuté dans des hôtels de luxe de Lille. A la suite du scandale du Sofitel de New York et presque trois ans après sa mise en examen, il va de nouveau faire face à l'étalage public de ses moeurs sexuelles, qui lui auront coûté sa carrière politique.

DSK pouvait-il ignorer qu'il avait affaire à des prostituées? Interrogée, l'une d'elles, « Jade », s'est montrée particulièrement sévère, selon une source judiciaire. Elle sera sur les bancs de la partie civile. «C'est vraiment nous faire croire qu'il est naïf», a-t-elle notamment lâché, alors que tous les autres protagonistes étaient au courant, selon elle.

Les avocats de DSK ont très rapidement dénoncé un «acharnement» des juges. Me Richard Malka, avait au moment du renvoi dénoncé «une motivation idéologique, politique, morale», un renvoi «certainement pas fondé sur une analyse juridique des faits».

DSK adepte du libertinage, pas de prostituées?

La ligne de défense n'a pas bougé: DSK était adepte du libertinage, pas de prostituées. Au cours de l'instruction, en fait de parties fines, certaines participantes ont évoqué des séances de «carnage», d'«abattage» ou encore de «pure consommation sexuelle», selon des propos rapportés. A quelques jours du procès, la défense de DSK n'a pas souhaité s'exprimer davantage.