Grande-Bretagne: Un médecin jugé pour mutilation génitale

JUSTICE C'est une première dans le pays...

20 Minutes avec AFP
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Illustration: un chirurgien au travail.
Illustration: un chirurgien au travail. — SUPERSTOCK/SIPA

C'est le premier procès du genre au Royaume-Uni. Un médecin accusé de mutilation génitale sur une jeune femme qui venait d'accoucher dans l'hôpital londonien dans lequel il officiait en 2012 est jugé depuis lundi à Londres.

La jeune femme, qui avait subi une excision à l'âge de six ans en Somalie, avait été admise au Whittington Hospital dans le nord de Londres pour son premier accouchement. Or, au cours du travail, la suture de ses lèvres génitales qu'elle avait subie dans son enfance s'était déchirée.

Le docteur Dhanuson Dharmasena, 32 ans, avait alors pris l'initiative de recoudre la déchirure, se rendant coupable de mutilation génitale au regard de la loi britannique. Un autre homme, qui avait servi d'interprète à la jeune femme âgée de 24 ans à l'époque, est poursuivi pour avoir encouragé la commission de cet acte illégal.

Opération pas forcément nécessaire

Le médecin s'est défendu en affirmant que l'opération était nécessaire pour des raisons médicales, ce que le procureur Kate Bex a contesté.

L'excision, dont environ 125 millions de femmes sont victimes dans le monde selon l'Unicef, l'organisation des nations unies pour l'enfance, est interdite depuis 1985 au Royaume-Uni mais aucune poursuite n'avait jusque-là été engagée malgré la pression exercée par les groupes de défense des femmes. Au Royaume-Uni, elle concerne quelque 170.000 femmes.

En 2003, la législation britannique avait été durcie pour rendre illégales les excisions commises à l'étranger, y compris dans des pays l'autorisant. La peine maximale encourue est de 14 ans d'emprisonnement.