Vidéo de Daesh: Des «indices précis et concordants» permettent d'identifier Dos Santos
TERRORISME Le Français a été identifié dans la vidéo de Daesh aux côtés de Maxime Hauchard...
Le parquet de Paris a confirmé mercredi que «des indices précis et concordants» ont permis d'identifier Mickaël Dos Santos parmi les bourreaux de prisonniers filmés sur une vidéo de l'organisation de l'État islamique.
Outre le Normand de 22 ans identifié dès lundi, «des indices précis et concordants ont été recueillis dans le cadre de l'enquête qui permettent d'identifier la présence d'un second Français: Mickaël Dos Santos, selon un communiqué du parquet.
Un des bourreaux du groupe jihadiste
Il apparaît sur la vidéo du mouvement État islamique, le regard sombre et portant un épais collier de barbe. Mickaël Dos Santos, 22 ans, un jeune homme «discret» converti à l'islam radical, a quitté sa banlieue parisienne pour devenir l'un des bourreaux du groupe jihadiste. Toujours vêtu, selon des voisins, d'une djellaba et d'un bonnet blancs, Mickaël Dos Santos et ses fréquentations ne passaient pas inaperçus au sein du quartier du Tremblay, à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), près de Paris.
Né dans cette ville, le 17 janvier 1992, de parents portugais, et naturalisé français en 2009, il s'était converti à l'islam à la même époque. Après Maxime Hauchard, il est le deuxième Français à apparaître dans la vidéo mettant en scène la décapitation de 18 prisonniers syriens et de l'otage américain Peter Kassig.
Sa radicalisation remarquée dès le lycée
Dans la petite barre d'immeuble saumon de quatre étages en bordure de la Marne, éloignée des trafics des cités voisines, où il vivait avec sa famille, les voisins connaissent «de vue» ce jeune homme «au regard fuyant», parti faire le jihad en Syrie depuis août 2013. Quatre ans plus tôt, c'est l'encadrement de son lycée, où il passait un bac professionnel, qui avait remarqué sa radicalisation: alors qu'il n'est encore qu'un adolescent, il ne veut plus serrer la main des filles et devient le leader d'un trio qui prie dans les couloirs. Il quitte l'établissement en première.
«Avant, c'était un jeune qui allait à l'école, qui disait bonjour à tout le monde, un dragueur, un danseur de tecktonik, un mec normal», raconte l'un de ses amis d'enfance, interviewé sur BFMTV. «Et en six mois il a tout arrêté, il s'est converti».
Il menace la France
De plus en plus souvent, il se rend à la mosquée Al Islah de Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), une ville voisine. Un des responsables de l'établissement, se présentant comme M. Ali, atteste qu'il y avait ses habitudes «il y a quelques années», et quelques fidèles le reconnaissent sur de récentes photos. Là-bas, de l'avis général, il restait très «discret».
La piste de sa radicalisation mène vers internet et les sites prônant le jihad qu'il se plaît à fréquenter. Avec son nom de guerre Abou Uthman, il reste très présent sur les réseaux sociaux qu'il utilise à des fins prosélytes. Originaires comme lui du Val-de-Marne, département où ont déjà été démantelées plusieurs filières jihadistes, des membres de son entourage seraient encore au Moyen-Orient.
Mickaël Dos Santos était pourtant apparu tardivement sur les radars des services de renseignement. Il est depuis plusieurs mois en Syrie lorsqu'il fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Un an plus tard, il est identifié dans une vidéo où il menace la France. Sur ces images, on le voit assis sur le siège conducteur d'une voiture, s'exprimer sur un ton vindicatif, l'index pointé pour marteler son propos. On distingue également le canon de son arme posé à côté de lui.
Après que sa mère a reconnu son fils sur des photos mercredi matin, l'appartement familial situé au quatrième étage de la résidence est resté porte close, assiégé toute la journée par des dizaines de journalistes.