Ebola: Des villages entiers ont disparu en Sierra Leone

santé En Sierra Leone, le nombre de morts causés par le virus Ebola a été sous-évalué...

20 Minutes avec AFP
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Des personnels de santé s'équipent avant de rentrer dans la masion d'une personne suspectée d'avoir contracté Ebola
Des personnels de santé s'équipent avant de rentrer dans la masion d'une personne suspectée d'avoir contracté Ebola — Michael Duff

Un responsable de la recherche opérationnelle de Médecins sans frontières (MSF) Rony Zachariah, a dénoncé vendredi en marge d'un congrès médical à Barcelone la situation catastrophique en Sierra Leone, où Ebola a décimé des villages entiers et causé plus de morts qu'annoncé.

«Des patients sont morts et des communautés ont disparu et cela n'apparaît pas dans les statistiques», a déclaré ce médecin à l'AFP en considérant que le nombre officiel de morts est «très inférieur à la réalité».

Cette fièvre hémorragique virale hautement contagieuse a fait au moins 4.922 morts pour 13.703 cas recensés au 27 octobre, en quasi-totalité dans trois pays: le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Des villages rayés de la carte

«La situation est catastrophique, certains villages ont tout simplement été rayés», de la carte. «Dans un village, il y avait 40 habitants, dont 39 sont morts. Un seul survivant. Dans un autre, les 12 membres d'une même famille, grands-parents, parents, enfants, sont morts», a poursuivi le médecin.

"Mais aucun ne figure dans les statistiques", a-t-il déploré en rappelant la totale saturation des systèmes de santé locaux avec parfois "trois ambulances pour 400.000 habitants", et les difficultés des centres de santé où le personnel de santé, contaminé, est emporté par la maladie.

"Ces pays ont tout au plus une infirmière pour 10.000 habitants. Comment voulez-vous que le système fonctionne quand ils perdent, dix, onze ou douze infirmières?", s'est-il encore demandé en se félicitant qu'après l'arrivée d'Ebola en Europe la prise de conscience ait gagné du terrain.

Le responsable a souhaité l'envoi de davantage de personnel sanitaire, de moyens de transport et logistiques. "Il faut aller beaucoup plus vite (...) pas en décembre, ni en janvier, non maintenant", a-t-il conclu.