Ebola: Suspendre les liaisons aériennes serait «une sottise énorme» pour Fabius
EPIDEMIE Le chef de la diplomatie française réagissait sur l'exigence posée vendredi par des syndicats d'hôtesses et de stewards d'Air France sur la «fermeture de la desserte de Conakry» en Guinée...
Tâcher de calmer les angoisses et de mieux faire face à la crise. Depuis Pékin, Laurent Fabius s'est déclaré opposé à la suspension des liaisons aériennes avec les pays d'Afrique touchés par Ebola, estimant que ce serait «une sottise énorme» qui favoriserait des «transports sauvages» dangereux.
Le chef de la diplomatie française réagissait sur l'exigence posée vendredi par des syndicats d'hôtesses et de stewards d'Air France sur la «fermeture de la desserte de Conakry» en Guinée, évoquant leur inquiétude d'un «risque grave de propagation de l'épidémie». De son côté, le président Barack Obama a demandé samedi aux Américains de ne pas «céder à l'hystérie ou à la peur», et à la tentation de restreindre les liaisons avec l'Afrique de l'Ouest.
Pour les Etats, il s'agit maintenant d'organiser une réponse concertée à la maladie. Après une réaction «incohérente», le monde «s'est enfin réveillé», a jugé Ellen Johnson Sirleaf, dans une lettre ouverte publiée dimanche. «Le monde entier doit participer» à la lutte Ebola, une maladie «qui ne connaît pas de frontières», a exhorté la présidente du Liberia, pays qui a payé le plus lourd tribut, avec plus de 2.000 morts.
Une réponse concrète pour éviter la psychose
Selon des sources européennes, les 28 Etats membres de l'UE plancheront justement lundi sur un «état des lieux global» recensant les moyens de mieux répondre à l'appel à l'aide africain. «L'enjeu est de galvaniser l'action européenne», a souligné un diplomate européen.
Outre l'envoi de personnel formé sur place et l'augmentation de l'aide européenne, les états souhaitent se coordonner pour mieux contrôler les points d'entrée en Europe, après la contamination de l'aide-soignante espagnole, qui a levé un vent de panique en Europe. Les Etats-unis aussi ont connu un début de psychose.
Après la France, samedi, la Belgique va mettre en place «dès demain (lundi) un screening» des voyageurs en provenance des pays touchés, a annoncé le Premier ministre belge Charles Michel. Suivant l'exemple américain, la Grande-Bretagne a été la première à instaurer cette surveillance à l'entrée. Pour l'OMS, la priorité doit rester aux contrôles au départ des pays affectés, mais les autorités veulent rassurer, alors que les alertes se multiplient.