Conflit ukrainien: A Berlin, les discussions pour sortir de l'impasse ont été «difficiles»

DIPLOMATIE La réunion ne s'est pas soldée par une avancée concrète...

20 Minutes avec AFP
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Les ministres ukrainien Pavlo Klimkin, français Laurent Fabius, allemand Frank-Walter Steinmeier et russe Sergei Lavrov le 17 août 2014 à Berlin
Les ministres ukrainien Pavlo Klimkin, français Laurent Fabius, allemand Frank-Walter Steinmeier et russe Sergei Lavrov le 17 août 2014 à Berlin — Tobias Schwarz AFP

Les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien se sont quittés sans avancées concrètes dimanche soir après une réunion «difficile» à Berlin, de l'aveu de l'hôte allemand, alors que sur le terrain les combats ont continué à faire rage.

«Une discussion difficile mais je crois et j'espère que nous avons fait des progrès sur certains points», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, le seul qui ait rencontré la presse à l'issue de cinq heures de discussions «franches» avec ses homologues ukrainien Pavlo Klimkine, russe Sergueï Lavrov et français Laurent Fabius. De source diplomatique française, on indiquait aussi que «malgré le climat difficile, des progrès ont été enregistrés», sans plus de précisions.

«Certains progrès ont été obtenus (...). Il a été convenu de poursuivre le dialogue», a confirmé lundi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Eviter «une confrontation directe entre forces armées ukrainiennes et russes»

Pour Berlin, la réunion devait permettre d'éviter «une confrontation directe entre forces armées ukrainiennes et russes», une éventualité de plus en plus probable alors que les violences ont continué pendant la journée de dimanche en Ukraine, et que Kiev accuse toujours Moscou de livrer des armes aux séparatistes. Les tensions restent très fortes depuis que Kiev a affirmé vendredi avoir en partie «détruit» une colonne de blindés russes.

L'incursion de cette colonne, vue par des journalistes britanniques et confirmée par Kiev, a provoqué une vague de réactions indignées en Occident. La question de «l'amélioration et l'optimisation du contrôle des frontières toujours inefficace» a effectivement été abordée par les ministres à Berlin, a précisé Steinmeier après la réunion. Les étapes vers un possible cessez-le-feu et la question de l'aide humanitaire ont également fait l'objet de discussions.

«L'objectif reste de faire notre possible pour contribuer à ce que les armes se taisent enfin en Ukraine, et éviter de faire d'autres victimes», a dit le ministre allemand, qui met toute son énergie depuis le début du conflit à faire le médiateur entre Moscou et Kiev. Une réunion aux mêmes contours s'était déjà tenue à Berlin début juillet, et il pourrait se décider lundi ou mardi «sous quelle forme nous poursuivons la discussion d'aujourd'hui».

L'aide humanitaire toujours bloquée

Par ailleurs, la controversée aide humanitaire russe destinée à l'Est de l'Ukraine n'a pas réussi à passer la frontière dimanche. En dépit d'un accord trouvé la veille entre Kiev et Moscou sur ses modalités, l'inspection du convoi russe, qui doit être menée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), peinait à démarrer. 

L'inspection officielle n'a pas commencé, ont expliqué des porte-parole du CICR. Ce sera le cas «peut être demain (lundi) ou après-demain (mardi)», a précisé Paul Picard, responsable de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) présent à la frontière. Seize des quelque 300 camions russes bloqués depuis jeudi à une trentaine de kilomètres de la frontière, dans la localité russe de Kamensk-Chakhtinski, sont arrivés dimanche au poste-frontière russe de Donetsk.