13 chefs d'Etat aux côtés de François Hollande pour le débarquement de Provence

COMMEMORATION 19 pays africains seront représentés aux côtés de François Hollande, commémorant le débarquement de l'«l'Armée d'Afrique» créée en 1830 lors la conquête de l'Algérie et qui intégra peu à peu des soldats indigènes...

20 Minutes avec AFP
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Photo prise en août 1944 de troupes alliés débarquant à Saint-Tropez. Le 15 août 1944, 70 jours après le débarquement en Normandie, les troupes alliées prennent pied sur les côtes de Provence avec l'opération "Dragoon"
Photo prise en août 1944 de troupes alliés débarquant à Saint-Tropez. Le 15 août 1944, 70 jours après le débarquement en Normandie, les troupes alliées prennent pied sur les côtes de Provence avec l'opération "Dragoon" — OFF

François Hollande accueille vendredi 13 chefs d'Etat, en très grande majorité africains, à bord du Charles-de-Gaulle pour les commémorations du 70e anniversaire du Débarquement de Provence, avec en point d'orgue une spectaculaire revue navale et un défilé aérien.

Aux côtés du président de la République et du Premier ministre Manuel Valls prendront notamment place sur le porte-avions nucléaire ses homologues tunisien Moncef Marzouki, camerounais Paul Biya, burkinabé Blaise Compaoré ou gabonais Ali Bongo -au total 12 chefs d'Etats africains et le prince Albert de Monaco- et les représentants de 15 autres pays.

Un rendez-vous essentiellement commémoratif

«En ce 15 août 2014, la France s'honore de recevoir à nouveau en Provence ceux qui l'ont aidée à sortir de plus de 1.800 jours de guerre», se félicite François Hollande dans la présentation des cérémonies diffusée par l'Elysée. Mais malgré la présence de ces chefs d'Etat étrangers, et à la différence des commémorations du Débarquement du 6 juin -marquées par une poignée de main très politique entre le maître du Kremlin Vladimir Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko- le rendez-vous provençal sera essentiellement commémoratif.

Et si 19 pays africains seront représentés aux côtés de François Hollande, c'est que «l'Armée B» qui débarque en 1944 en Provence, c'est essentiellement «l'Armée d'Afrique» créée en 1830 lors la conquête de l'Algérie et qui intégra peu à peu des soldats indigènes.

Entamées dès jeudi par des commémorations présidées par le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Kader Arif, les célébrations culmineront en fin de journée vendredi avec une spectaculaire revue navale d'une vingtaine de navires, dont plusieurs bâtiments étrangers, et un défilé aérien, avant un dîner d'Etat à bord du Charles-de-Gaulle. En tout, des centaines de milliers de personnes -dont environ 200 anciens combattants français et étrangers invités aux commémorations- devraient avoir assisté de jeudi à samedi dans le Var l'une des cérémonies organisées à l'occasion du 70e anniversaire de «l'autre» débarquement.

Opération «Dragoon»

En 1944, 10 semaines après «Overlord» en Normandie, quelque 850 embarcations au total ont débarqué dès le 15 août sur les plages du Var : 450.000 hommes, parmi lesquels 250.000 Français de l'«Armée B», placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny - pour moitié des tirailleurs sénégalais et algériens, des goumiers et tabors marocains, des pieds-noirs, des marsouins du Pacifique et des Antilles.

Au soir du 15 août, sur 100.000 hommes débarqués, un millier avaient péri, des pertes sans commune mesure avec le bilan effroyable enregistré sur les plages normandes. De manière générale, du reste, l'opération «Dragoon» dans son ensemble connaît «une réussite beaucoup plus rapide que prévu», rappelle l'historien Jean-Marie Guillon. Elle permet la libération de Toulon dès le 27 août, et de Marseille le lendemain.

En outre, elle implique une participation importante aux combats de troupes françaises, alors qu'elle n'était que symbolique le 6 juin. Primordiale sur le plan politique, elle permettra à la France de s'asseoir à la table des vainqueurs.