France-Maroc: Fabius déplore la brouille et dément les propos prêtés à un diplomate français
DIMPLOMATIE Le ministre des Affaires étrangères appelle à l'apaisement...
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a regretté mercredi «le tour» pris par la querelle diplomatique franco-marocaine, tandis que son ministère démentait des propos sarcastiques prêtés à un diplomate français. «Effectivement il y a eu ces jours derniers une certaine tension», a déclaré à des journalistes le ministre, qui s'exprimait publiquement pour la première fois sur la brouille qui entache les relations franco-marocaines depuis près d'une semaine.
«Nous avons donné des explications utiles, regretté des incidents qui ont pu se produire, déploré qu'on puisse donner à cette situation un tour qu'elle ne devait pas avoir et j'espère bien que tout cela appartiendra, si ce n'est déjà fait, au passé», a ajouté Laurent Fabius. Le ministre a rappelé que le président français François Hollande avait appelé lundi le roi du Maroc sur ce coup de froid entre les deux pays et précisé que lui-même en avait aussi parlé avec son homologue marocain.
Les propos de l'ambassadeur démentis
Les relations entre la France et le Maroc se sont brutalement tendues jeudi dernier à la suite du dépôt de plaintes pour «torture» et «complicité de torture» à Paris visant le patron du contre-espionnage marocain.
Mercredi matin, le ministère français des Affaires étrangères est à nouveau intervenu dans le dossier pour démentir des propos sarcastiques sur le Maroc prêtés à son ambassadeur à l'ONU Gérard Araud, tout en confirmant que ce dernier avait bien rencontré en 2011 l'acteur espagnol Javier Bardem, qui a rapporté les propos controversés. «Notre représentant permanent à l'ONU a rencontré, à sa demande, Javier Bardem en 2011. Il n'a pas tenu les propos qui lui sont prêtés», a déclaré le porte-parole du ministère, Romain Nadal.
Le Maroc est une «maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre»: la petite phrase rapportée par Javier Bardem, producteur d'un documentaire sur le Sahara occidental, alimente la chronique de la tension diplomatique entre Paris et Rabat depuis une semaine. Ces propos «scandaleux», selon Rabat, avaient d'abord été attribués à l'ambassadeur de France à Washington - ce que Paris avait déjà démenti - avant d'être prêtés à Gérard Araud.