Les Etats-Unis menacent à mots couverts l'Ouganda après la promulgation d'une loi anti-homosexualité

DIPLOMATIE Lundi, l'Ouganda a durci la répression de l'homosexualité...

20 Minutes avec AFP
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Le Président ougandais, Yoweri Museveni lors de sa visite au Pentagone, en 2013. 
Le Président ougandais, Yoweri Museveni lors de sa visite au Pentagone, en 2013.  — SIPA USA

La promulgation lundi d'une loi anti-homosexualité par le président  de l'Ouganda  représente un «triste jour» pour ce pays et le monde  entier, a affirmé  une proche conseillère du président américain Barack  Obama. «Personne ne devrait subir des discriminations, ou être puni   pour qui on est ou qui on aime», a déclaré la conseillère de sécurité   nationale Susan Rice, sur son compte Twitter.

Au risque d'irriter son allié américain, le président ougandais   Yoweri Museveni a finalement promulgué lundi une loi controversée qui   durcit la répression de l'homosexualité, disant rejeter les diktats de   l'Occident. Les relations homosexuelles sont déjà passibles de la prison  à vie en Ouganda  mais cette législation, adoptée à une écrasante  majorité le 20 décembre  par le Parlement, interdit notamment toute  «promotion» de  l'homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de  quiconque  s'affichant homosexuel(le). Elle a suscité des critiques  virulentes de la part des défenseurs des droits de l'Homme et des  partenaires occidentaux de l'Ouganda,  même si ses dispositions les plus  controversées - peine de mort en cas  de récidive, de rapport avec un  mineur ou en se sachant porteur du virus  du sida - ont été abandonnées.

Une loi qui risque de peser sur les relations avec les Etats-Unis

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a menacé à mots couverts  Kampala. «Nous sommes en train de réexaminer notre relation avec le  gouvernement ougandais  pour nous assurer que tout l'éventail de notre  engagement, y compris  les programmes d'assistance, est conforme à nos  principes en matière de  non discrimination et reflète nos valeurs», a  écrit John Kerry. Kampala est un allié de Washington en Afrique de  l'Est,  notamment pour la traque de la rébellion de l'Armée de  résistance du  Seigneur (LRA) de Joseph Kony.

Yoweri Museveni a apposé lundi son paraphe sur une loi  controversée  durcissant la répression de l'homosexualité, passant outre  les mises en  garde de son allié américain. Les relations homosexuelles sont déjà  passibles de la prison à vie en Ouganda  mais cette nouvelle  législation, adoptée à une écrasante majorité le 20  décembre par le  Parlement, interdit notamment toute «promotion» de  l'homosexualité et  rend obligatoire la dénonciation de quiconque  s'affichant  homosexuel(le).

La mise en garde d'Obama

Le 16 février, Barack Obama avait exprimé son inquiétude  vis-à-vis  de cette loi et prévenu que les relations diplomatiques entre  les deux  pays pourraient en souffrir. «Comme nous l'avons indiqué au président  Museveni, promulguer cette loi compliquera notre relation estimée avec  l'Ouganda», avait-il mis en garde. «A l'heure où, tragiquement, nous  observons une augmentation  des violences et harcèlements contre des  membres de la communauté LGBT  (lesbienne, gay, bi et transsexuelle), de  la Russie au Nigeria, je salue  tous ceux qui, en Ouganda  et dans le  reste du monde, restent fidèles au respect des droits de  l'homme et au  droit fondamental à la dignité de tous», selon le  président.