VIDEO. A Kiev, les manifestants pleurent les morts de Maïdan
REPORTAGE Les Ukrainiens rendent hommage à leurs «héros»...
De notre envoyé spécial à Kiev,
Déjà, sur la route de l’aéroport, située à 40km de Kiev, à peu près à mi-chemin, une trentaine de militants, treillis kakis et veste de chasseurs, présentaient, le poing levé, aux automobilistes de passage, les visages de leurs camarades tombés la veille. Mais c’est à mesure que l’on s’approche du centre de Kiev et de son emblématique place Maïdan que les hommages se multiplient.
Au lendemain de la journée la plus sanglante depuis le début du mouvement d’opposition au gouvernement, des roses rouges ont fleuri le long des barricades de la place où sont tombés plus de 60 personnes sous les balles des forces spéciales ukrainiennes.
«On pleurera plus tard»
Alors que se négociait à quelques centaines de mètres de là, au palais présidentiel, le protocole de sortie de crise, des familles sont venues déposer des fleurs, profitant de l’accalmie.
Kiev. Le jour d'après.. pic.twitter.com/kTUh1hIxiI
— William Molinié (@WilliamMolinie) 21 Février 2014
«Ce sont des héros», souffle, la larme à l’œil, Olga, maman de deux enfants. «Victor Ianoukovitch va devoir payer pour cela. Ainsi que tous ceux qui ont laissé faire ce massacre», ajoute-t-elle. Yuriy, 42 ans, estime de son côté que «trop de sang a été versé et qu'il est temps que ça cesse».
Un autre manifestant, lui, reste mobilisé. «Le temps n’est pas au recueillement. Pour l’instant, nous nous battons. On pleurera plus tard», lâchait froidement l’un d’entre eux.
Cercueils présentés à la foule
Des bougies et des offrandes étaient déposées sous chaque visage. Des prêtres se relayaient pour bénir chacun des petits autels improvisés. Bien souvent, non loin de là, des urnes recueillaient les nombreux dons des manifestants.
En soirée, les cercueils des morts de la veille étaient, un par un, présentés à la foule. Les chants populaires, rythmés par des discours politiques, commençaient alors à s'élever dans la nuit de Kiev. Tout autour de la place Maïdan, cerclée par les barricades, les troupes anti-émeutes ukrainiennes avaient disparu. Tout comme les milices russes payées par Ianoukovitch pour semer la terreur.