Turquie: Erdogan censure Internet pour le rendre «plus libre»

WEB Une loi votée mercredi va permettre de faciliter le blocage de certains sites par une autorité gouvernementale...

20 Minutes avec AFP
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Recep Tayyip Erdogan à Berlin le 4 février 2014.
Recep Tayyip Erdogan à Berlin le 4 février 2014. — Stefan Boness/IPON-BONESS/SIPA

Le Premier  ministre turc Recep Tayyip Erdogan a défendu avec  véhémence samedi une  loi controversée sur Internet que sa majorité  gouvernementale a fait  voter au Parlement, affirmant qu'elle rend  Internet «plus libre».

«Il n'y a absolument aucune censure imposée sur l'Internet  avec ces  dispositions (...) Au contraire il le rend plus sûr, plus  libre»,  a-t-il insisté. Il a aussi rejeté que les informations personnelles des  utilisateurs  soient exposées au contrôle des autorités gouvernementales,  comme  l'affirment ses détracteurs. «Jamais, pas question que les  données  privés des gens soient fichées», a-t-il poursuivi.

Dérive autoritaire?

Le parlement turc où le Parti de la justice et du  développement  (AKP, issu de la mouvance islamiste) d'Erdogan dispose  d'une large  majorité, a voté mercredi soir une loi renforçant le  contrôle sur  internet, provoquant un concert de protestations contre ce  que les  critiques considèrent comme une dérive autoritaire du  gouvernement  turc, éclaboussé par un scandale de corruption sans  précédent.

Ces mesures permettent à l'autorité gouvernementale des   télécommunications (TIB) de bloquer, sans la moindre décision de   justice, tout site internet contenant des informations portant «atteinte   à la vie privée» ou jugées «discriminatoires ou insultantes». La TIB pourra aussi requérir auprès des fournisseurs d'accès  toute  information sur les sites visités par un internaute et les  conserver  deux ans.

Les opposants de la loi ont unanimement appelé le chef de  l'Etat  Abdullah Gül a ne pas la promulguer et de la renvoyer au  Parlement.