Etats-Unis: La NSA a récupéré près de 200 millions de SMS par jour dans le monde

ESPIONNAGE L'agence américaine a ainsi collecté des tonnes d'informations, y compris sur des individus qui ne sont soupçonnés d'aucune activité illégale...

20 Minutes avec AFP
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Illustration d'un homme avec un téléphone.
Illustration d'un homme avec un téléphone. — Nam Y. Huh/AP/SIPA

L'Agence de  sécurité nationale américaine, la NSA, a récupéré près de 200 millions  de textos par jour dans le monde, de façon non ciblée, pour en extraire  des renseignements, rapporte jeudi le quotidien britannique The  Guardian.

Ces informations, révélées dans le cadre d'une enquête menée  conjointement par le journal et la chaîne Channel 4 News, se basent sur  des documents transmis par l'ancien consultant informatique Edward  Snowden, réfugié en Russie. Elles sont publiées à la veille d'un discours du président  américain Barack Obama, qui doit annoncer vendredi une série de réformes  des méthodes de surveillance, en réponse à la controverse sur les  programmes américains d'espionnage déclenchée par Snowden.

Les projets, contacts et transactions collectés

Le programme de la NSA sur les textos, qui a pour nom de code  "Dishfire", récupère "à peu près tout ce qu'il peut", selon des  documents du GCHQ, le pendant britannique de la NSA, cités par The  Guardian, plutôt que de se cantonner aux communications de personnes  faisant l'objet d'une surveillance. Le quotidien indique s'appuyer aussi sur un document de la  NSA datant de 2011, sous-titré "Les SMS: une mine d'or à exploiter"  révélant que le programme a permis de collecter en moyenne 194 millions de  textos par jour en avril cette année-là.

La NSA se sert de cette base de données pour en extraire des  renseignements sur les projets de voyages, les contacts, les  transactions financières des détenteurs de téléphones portables, y  compris les individus qui ne sont soupçonnés d'aucune activité illégale,  selon le journal. Le programme consiste à recueillir et à analyser des messages  automatiques tels que ceux signalant les appels en absence ou les frais  de "roaming" à l'étranger, ainsi que les textos envoyés par les  banques.

Selon le quotidien, l'agence britannique GCHQ a utilisé ce  programme pour chercher des "métadonnées" -informations relatives à ces  SMS mais pas leur contenu lui-même- concernant des communications de  personnes se trouvant au Royaume-Uni. GCHQ a affirmé que ses activités se faisaient en toute  légalité. "L'ensemble du travail de GCHQ est mené en accord avec le  strict cadre de la loi et de nos règles qui garantit que nos activités  sont autorisées, nécessaires et proportionnées, et qu'il y a une  rigoureuse supervision", a indiqué l'agence dans un communiqué.